Noyés dans la masse de de ce qui encombre mes étagères et raccourci mes nuits, j’ai lu en particulier les livres ci-dessous, je les beaucoup aimés, certains ont changé ma vision du monde. J’en mets des résumés, des critiques, des fiches... en ligne ici au cas où ça allècherait un quidam. Certaines ont été rédigées pour diverses listes de
diffusion, notamment Quoide9,
ou ont figuré sur
mon blog. |
Déchiffrer
la trame, Kaputt,
de Malaparte (1943). Le IIIème Reich et le monde [en cours de finition et formatage] thèse d’État de Charles Bloch sur les relations extérieures de l’Allemagne, 1933-1945 Encyclopédie du Dérisoire, encyclopédie instructive et bidonnante du prolixissime Bruno Léandri, en 4 tomes géniaux. Cf le blog. |
Just for Fun,
autobiographie de Linus Torvalds, le créateur de Linux |
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Fictions,
génialissime recueil de nouvelles de Jorge-Luis Borges. |
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Vous voulez manipuler votre prochain, pour lui demander une pièce ou pour récupérer des voix ? Allez faire un tour sur la présentation de Petit Traité de Manipulation à l’Usage des Honnêtes Gens. Très accessible et effrayant. | |
Le magnifique Guide du Routard Galactique (à préférer en VO, mais se déguste aussi en VF), pur joyau de l’humour absurde du regretté Douglas Adams. Il y a quatre autres tomes dans la trilogie (!) pour ceux qui aiment. | |
Théorie du Bordel Ambiant de Roland Moreno (l’inventeur de la carte à puce) : un joyeux foutoir |
Hypérion de Dan Simmons : un classique de la SF récente, ainsi que sa suite (La chute d’Hypérion). Simmons est un des meilleurs de SF contemporaine, et Hypérion est son meilleur opus. Un livre qui raconte plusieurs histoires parallèles dans des genres de SF très différents. |
Le Pendule de Foucault d’Umberto Eco : un livre absolument génial sur la Conspiration (Templiers, Rose-Croix, etc.) |
Tristes tropiques de Claude Lévi-Strauss : essentiel ! Lévi-Strauss part dans les années 30 à la rencontre d’Indiens d’Amazonie, et explique leurs traits culturels. |
La Cité des Permutants de Greg Egan : un superbe roman de SF, assez peu accessible à qui ne sait pas vaguement ce qu’est un automate comme le Jeu de la Vie. |
Histoire romancée | ||
Les Rois maudits, quatre tomes de Maurice Druon sur la fin de la première dynastie capétienne et le début de la Guerre de Cent ans. | La mort est mon métier de Robert Merle décrit les camps d’extermination nazis du point de vue d’un des organisateurs. Effrayant. | |
Vraiment pas drôles mais passionant : Stalingrad et la Chute de Berlin d’Anthony Beevor. | ||
Science-fiction, fantastique, uchronies | ||
La guerre des salamandres de Karel Capek : de la SF tchèque d’avant-guerre. Une nouvelle espèce intelligente est trouvée au fond des mers, qui semble parfaite comme esclave de l’humanité. Semble, oui. | L’avènement des chats quantiques de Frederic Pohl : un bon vieux classique sur les univers parallèle. Dans l’un, DeSota est un pauvre bougre malmené par la CIA dans des USA islamistes ; dans un autre, il est sénateur et dîne avec un Staline né en Amérique ; ou encore un militaire ; ou encore chercheur. Un jour, tout se mélange. Compliqué et jouissif. | |
L’appel de Cthulhu, Par-delà le mur du sommeil, L’affaire Charles Dexter Ward et autres œvres de fantastique-horreur de H.P. Lovecraft. | La nébuleuse d’Andromède d’Ivan Efrémov, (auteur de SF russe) présente une société communiste utopique. Rêveur. | |
Blade Runner de Philip K. Dick, auteur SF incontournable spécialiste du mélange entre rêve et réalité. | Les Brontosaures mécaniques, ou Demain la Jungle de Michaël Coney, auteur de SF à la fois poétique et pessimiste (ses histoires se passent en général dans de petites communautés sur des planètes isolées, victimes ou abandonnés par de grandes entreprises et les gouvernements). | |
La Voix du Maître de notule Lem (auteur de SF polonais). Je relis tous les quelques années ce livre sur les difficultés à décrypter un signal extraterrestre et les bassesses de l’humanité. | Contact de Carl Sagan est un autre excellent roman sur le même thème du premier contact, beaucoup plus optimiste. Le film qui en a été tiré m’a beaucoup déçu par son côté pro-religieux très américain. | |
Révolte sur la Lune de Robert A. Heinlein, décrivant une guerre d’indépendance sur la Lune, avec hippies, ordinateur qui parle, structures sociales originales, et pas mal d’humour. Un livre que je relis régulièrement. | Marche
ou crève de Richard Bachman, alias
Stephen King :
un classique de l’horreur non fantastique, version
télé-réalité devenue folle
(là,
on abat les candidats qui ont perdu). Plus connu et meilleur que le film, je conseille la Ligne Verte. Le Fléau est bien aussi, surtout la première partie sur l’effondrement de la civilisation à cause d’un super-virus ; la deuxième partie est sans intérêt et la fin pitoyable. |
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La Plaie
de Nathalie Ch. Henneberg,
un des rares livres de SF française
des années 60 à avoir tenu le coup, et encore édités aujourd’hui.
Un space opera comme je les aime : le Bien contre le Mal, des traîtres,
des flottes intergalactiques, des planètes bizarres, des personnages
brinquebalés par des guerres et des affrontements qui les dépassent,
et des mutants un peu dei ex machina. Je le relis
régulièrement. (Voir aussi un commentaire plus complet sur le blog). |
Plusieurs œuvres de l’auteur de SF britannique John Brunner, dont la vision du futur, en général proche, est assez déprimante : Sur l’onde de choc (Shockwave Rider) a été un des premiers livres sur les vers et virus informatiques ; L’orbite déchiquetée (The Jagged Orbit) parle de la décomposition d’une société devenue hyper-violente ; Tous à Zanzibar cause de surpopulation ; le Troupeau Aveugle dépeint une société polluée [ce qui me rassure un peu sur notre société : on aurait pu faire largement pire que ce qui s’est passé] ; À l’ouest du temps est la rencontre d’un psychiatre et d’une jeune fille d’un futur dont on aimerait bien savoir à quoi il ressemble. | |
Fantômes et farfafouilles de Fredric Brown : une collection de très courtes histoire d’un maître de la SF humoristique et du polar. Le meilleur de ses opus est pour moi Martiens, Go home! : les Martiens débarquent sur Terre, ils sont verts, insolents, et ne rêvent que de faire tourner les humains en bourrique. Hilarant. | Marionnettes humaines de Robert A. Heinlein, grand classique de l’invasion extra-terrestre avec humains manipulés, typique de la SF période mac-carthysme. | |
Dan Simmons n’a pas écrit qu’Hypérion, mais aussi l’Échiquier du Mal, un pavé bien plus angoissant sur des humains capables de prendre le contrôle des actes d’autres individus, et devenus totalement amoraux et malfaisants. En fait, ils dirigent le monde en sous-main. Coup de bol pour les héros du livre, ils ne s’entendent pas toujours entre eux. | Élisabeth Vonarburg est une écrivaine franco-québécoise connue dans le milieu SF francophone. À côté du multi-pavé sur la planète Tyranaël, j’ai beaucoup aimé le Silence de la Cité, sur une société matriarcale assez angoissante. | |
La conquête martienne
est un de mes dadas, et j’espère bien la voir démarrer
de mon vivant. En attendant, je patiente avec la trilogie très
documentée de
Kim Stanley Robinson : Red Mars,
Green Mars, Blue
Mars (titres français équivalents mais je la lis en
VO). (Voir un commentaire plus complet sur le blog.) |
Neil Stephenson a écrit le Cryptonomicon, mélange d’uchronie sur la Seconde Guerre Mondiale, chasse au trésor, cours de cryptographie, où on croise Alan Turing et la machine Enigma. Il devrait plaire à tout informaticien ou fanatique du cryptage. | |
J’aime beaucoup Jean-Claude Dunyach, ses nouvelles, et surtout son gros roman, un des joyaux de la SF francophone récente : Étoiles Mourantes (avec Ayerdhal). | Histoires de vampires : Kim Newman s’est amusé dans une uchronie où Dracula est devenu roi d’Angleterre en épousant Victoria dans Anno Dracula, livre qui vaut autant par le thème que ses clins d’œil à la littérature de cette époque (Jack l’Éventreur sévit mais Sherlock Holmes cette fois est dans un camp de concentration). Si on aime le genre on peut poursuivre par le Baron rouge sang, où Dracula dirige l’Allemagne de 14-18. Le 3ème opus, L’Adieu aux larmes se passe dans les années 50, mais est plus faible. | |
Andreas Eschbach est le chef de file de la SF allemande
récente. Son chef-d’œuvre
est Des milliards de tapis de cheveux
: dans un univers régi par un
Empereur éternel, des planètes
entières se consacrent uniquement à la
création
de tapis de cheveux. Pourquoi ? Je n’ai pas lu une autre de ses œuvres, Jesus Video, mais j’en ai entendu du bien. |
SF italienne cette fois : Les biplans de d’Annunzio est une uchronie sur une Première Guerre Mondiale qui a dérapé plus longtemps que dans notre époque. | |
Autre uchronie : Orages en terre de France de Michel Pagel se déroule pendant une Guerre de Cent Ans prolongée jusqu’à notre époque. | Un Cantique pour Leibowitz de Walter Miller est un classique de la SF : depuis un monastère, le monde se rebâtit après une guerre atomique. | |
Les Lions d’Al-Rassan de Guy Gavriel Kay se déroule dans une version parallèle de l’Espagne de la Reconquista, où les Chrétiens par exemple sont remplacés par les adorateurs du Soleil. Très bien mené et des personnages attachants. | ||
Informatique | ||
Intelligence artificielle de Bonabeau, Therauloz & Co est un livre sur l’intelligence en essaim : comment des fourmis, des termites, des globules blancs, intellectuellement très limités, arrivent ensemble à produire des comportements complexes. Un thème très à la mode en informatique et robotique, et qui me passionne. | Les Sorciers du Net (K. Hafner & M. Lyon) est un résumé des premières heures de l’Internet, qui n’était pas un réseau militaire à l’origine. Intéressant principalement pour ceux qui connaissent bien les notions de base d’Internet, et pas que le web (RFC, Ethernet, ça vous dit quelque chose ?). | |
Je suis un voleur de Laurent Chemla. Par l’un des fondateurs de Gandi, un livre très instructif sur ce qui se passe dans les coulisses du net français, parasité par des gens qui n’y comprennent rien. Instructif. | ||
Essais | ||
L’Histoire Universelle des Chiffres de Georges Ifrah : l’histoire des chiffres, passionante ! Un excellent pavé très instructif sur la découverte par l’humanité des chiffres. Notre système décimal à positions et avec zéro est loin d’être une évidence, et les systèmes que les autres peuples ont pu développer sont passionant aussi. Il faut que je le relise bientôt. C´est relu, voir le résumé dans le blog. Chaudement conseillé. | Petite histoire de la désinformation de Vladimir Volkoff : quelques pages croustillantes qui font vite devenir au mieux cynique, au pire cynique. Les passages sur la guerre de l’intoxication entre Anglais et Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale sont délectables. L’auteur n’est lui-même pas tout rose (ce serait même le camp d’en face) ; à prendre donc avec des pincettes. | |
The Mythical Man-Month de Frederick P. Brooks,Jr : une bible sur la gestion de projet en informatique. Une mine de bon sens vieille de 25 ans que l’informatique actuelle n’a toujours pas intégrée (et je m’arrache les cheveux à cause de cela tous les jours au boulot). | Les décisions absurdes de Christian Morel décrivent pourquoi et comment on a laissé exploser Challenger quasiment en connaissance de cause, pourquoi des avions ont tourné en rond jusqu’à manquer de carburant ou ont coupé volontairement leur dernier moteur. Mériterait d’être condensé, mais vaut la lecture. | |
Romans et nouvelles | ||
J’ai toujours eu un faible pour Umberto Eco, en particulier le Pendule de Foucault (un grand foutoir ésotérique pour les fanas des Templiers, Rose-Croix, franc-maçons et autres complots occultes) et le moyenâgeux Nom de la Rose (le film n’en rend qu’une fraction). Comment voyager avec un saumon est un délicieux recueil de chroniques. | On ne présente plus George Orwell. La Ferme des Animaux (comment une révolution finit en dictature, insensiblement, étape par étape, en en appelant aux bonnes volonté, et en mentant effrontément - voir le résumé dans le blog) et 1984 sont des lectures obligatoires, surtout par les temps qui courent de sabordage progressif de la démocratie. | |
Invitation à un concert officiel, recueil de nouvelles d’Ismaïl Kadaré | J’aime beaucoup Oscar Wilde pour ses citations, et j’ai beaucoup apprécié le Crime de Lord Arthur Saville. | |
Parmi les innombrables livres de Zola, j’ai beaucoup apprécié Nana et l’inoubliable Germinal. | Fight Club de Chuck Palahniuck. Dur et une vision assez glauque et nihiliste de l’humanité. Je n’ai toujours pas vu le film qui, paraît-il, vaut aussi le détour. |
La liste de
discussion Quoide9 sur
la littérature, les films, les clubs et les restaus, de Cécile.
Très parisien mais régulièrement de bonnes idées de lectures. Le site qui m’a ramené à la SF actuelle : Skunks.
Il semble mort mais ce qui est bien avec le web, c’est qu’on peut
profiter longtemps des cadavres. |
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Dans le même genre, un site anglophone sur les uchronies, un
genre qui me fascine. Il y a un très bon livre
français sur le sujet,
l’Histoire
revisitée
d’Éric Henriet (Encrage). |
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Dans la vague des fanzines virtuels, ils restent sur
papier et parlent du
temps dans la SF : La
Clepsydre. Il y a une liste
de diffusion associée, assez active : TiF. |
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Dans la veine du grand Guide du Routard Galactique (à préférer en VO) du regretté Douglas Adams, un site a été créé sur un peu tout et n’importe quoi : le projet Galactic Guide (en anglais, hélas). Je n’ai pas vu le film. |
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Dans un tout autre genre, pour les fanas de Lovecraft : De Web Mysteriis (Cthlhu sur le Web) chez Laurent Alquier, qui a aussi une tentative de rédaction du Nécronomicon. |