Histoires de Hotline informatique 
et d'Administration système

Quelques classiques de l'Internet dans cette page, plus de nombreuses histoires rencontrées sur le Net et éventuellement traduites ou corrigées des erreurs de frappe par votre serviteur. Voir bibliographie pour les détails.
Cette page ne demande qu'à être complétée par vos expériences. Écrivez-moi !


Sommaire

Fournisseurs d'accès tête-à-claques :
  Noos
Le client est un abruti :
  Dialogue réel (?) à la hotline de Wordperfect
  Dialogue à la hotline d'une entreprise publique française
  Où est mon curseur ?
  Mon neuneu est un power user
  Mon neuneu ne se laisse pas impressionner par le hard
  Martine
  Batterie de portable
  McGyver
  Antoine, formateur
  Icônes dégueulasses
  Le modem
  Histoires de support technique sur Mac
  Souris trop courte
  Divers
Parodies et défoulement :
  Formulaire en cas de problème informatique
  Les tarifs des administrateurs système
  Les règles du support

Coup de blues :
  Une journée dans la vie d'un IS: chronique de la haine ordinaire.
Légendes informatiques :
  Le bug de minuit et quart
  Le bug de huit heures du matin
  Le sauvetage
  Imprimante lunatique
  Quatrième fichier
  Souris lunatique
  Traitement de texte
  Jo, ou la revanche du technikos
  Limite
  SNCF
Machines folles :
  Bombardement par mail
  Machine obscène
Les méfaits de Windows :
  True MS tech support story
  My MS Access support call
  Divers
Une journée Murphy-ordinaire
Bibliographie



Fournisseurs d'accès tête-à-claques

Noos

La hotline de Noos (anciennement Cybercable, fournisseur française de liaison soit-disant rapide par le câble) est connue pour sa redoutable incompétence (comme le reste de la boîte d'ailleurs), que ce soient les hotlines par mail ou chat, spécialistes des réponses automatiques et de la langue de bois copiée-collée, ou l'assistance téléphonique à 0,15 ¤/minute. (Plus de renseignement sur le site de l’ association des clients Luccas et sur la liste de diffusion des utilisateurs.) 

Petite anecdote : Le vendredi 6 octobre je tel pour avoir mon login administratif, ils me disent qu’ils m’appelleront, mais comme je ne reste pas près du tél toute la journée à attendre leur appel je leur demande de m’envoyer un mail.
J’ai dû rappeler plusieurs fois la semaine suivante car pas de niouzes de leur part. Le jeudi, miracle, je gueule et un type me dit que leur HL est vraiment nulle, il le sait, le lucide, et me donne mon login dans le quart d’heure. Et hier, coup de téléphone « oui, c’est xxxx, pour votre login. Non on ne vous a pas envoyé de mails parce que c’est IMPOSSIBLE, on ne peut que téléphoner ». Ils sont FAI et c’est impossible !!!! et ils ne pouvaient pas me le dire plustôt ces crétins ????

Rapporté par sybarite100, liste cybercable, 18 octobre 2000


Le dernier guignol que j’ai eu a quand même un peu d’humour :
Moi : À quoi sert l’informatique ?
Elle : À tomber en panne.

Rapporté par Denis Ducamp, 18 octobre 2000


De : Monique Neubourg <adresse@supprimee.sur.demande>
Groupes de discussion : noos.discussions,cybercable.discussions
Envoyé : Dimanche 10 septembre 2000 11:48

Objet : [TRÈS LONG & ANECDOTIQUE] Une histoire de hotline (ou Noos déconnecte aussi rayon télé)

Il y a une dizaine de jours, j’ai appelé la hotline pour ma télé (numérique). Je ne recevais pas (ou si mal) quelques chaînes (Festival, Mezzo, Odysée...) et toutes les radios du groupe Radio France. Il s’agit des fameux gels/sauts d’image et de son, quand pas l’écran bleu demandant de rappeler le service client dont parlait Max ici-même.

Le premier mec sur qui je tombe m’explique que c’est normal que les images et les sons arrivent un peu en vrac vu que ça nous est transmis par satellite. Les bras m’en tombant autant que les mots, je lui dis poliment au revoir (faut jamais tenter de raisonner les grands délirants) et je décide de rappeler plus tard.

Ce que je fais, au bout de quelques jours (j’avais eu besoin d’un sas de décompression avec l’histoire des images/sons qui arrivaient dans le désordre à cause du satellite). Là, j’ai affaire à une spécialiste. La dame n’hésite pas une seconde, elle est formelle. Il faut que j’intervertisse mes prises Péritel, voire même, si j’en ai des neuves sous la main, que je rebranche tout avec les neuves. Je m’exécute avec les vieilles, vu que des neuves, j’en manque en ce moment, on les a toutes fumées quand le câble ethernet est venu à manquer.
Ce n’est pas mieux.

La dame, pas rebutée par cet échec, me suggère d’aller au plus vite en acheter des nouvelles, car là est la solution à mon problème. Un peu interloquée, je lui demande si par hasard, ce ne serait pas un problème de signal, car l’année dernière, dans mon ancien appartement, j’avais eu les mêmes soucis mais avec la série des Canal, Comédie etc. Et que ça s’était réglé hors Péritel.

Absolument pas, assène l’impertubable. Mais vous me dites que vous avez déménagé ? C’est récent ? Alors sans doute que l’arrière de votre télé a été endommagé, précisément là où se connecte la prise péritel, et donc, si les prises péritel neuves ne marchent pas, il suffit de faire venir un dépanneur télé qui réparera le bidule qui que bla bla...

Je lui demande si toutefois, avant que je me lance dans des achats peut-être inutiles et coûteux, s’il ne lui serait pas possible de m’envoyer un technicien pour faire des mesures. Me sentant radin (forcément, à un balle la minute, j’avais déjà dépensé avec elle de quoi rembourser une partie de la dette du Tiers Monde), elle me prévient que si un technicien se déplace pour des prunes, ce sera pour ma pomme.

Alors, si après tout ce que j’aurais fait et acheté, si ça ne marche toujours pas, Noos me remboursera, n’est-ce pas ? Certainement pas Madame, c’est à votre charge.

Je tente une feinte toutefois pétrie de logique : pouvez-vous m’expliquer pourquoi mes Péritel déconneraient avec Festival, Odyssée et les deux autres et pas avec Teva, Paris Première et Euronews ? Je ne sais pas très bien ce qu’elle a avancé comme fumisterie, l’adrénaline commençait à faire parasite. Mais elle a clairement affirmé qu’un problème d’image et de son, c’est Péritel (au moment où j’écris ces lignes, un copain qui fait de la musique avec des ordinateurs, et ensuite des images avec cette musique s’étouffe, paraît que Péritel c’est pour l’analogique et pas le numérique, je lui laisse la responsabilité de ses propos).

Je marchande encore mollement, elle part se renseigner, revient 6 ou 7 francs plus tard me dire que c’est bien Péritel, y a pas photo.

J’ai dit au revoir, regretté de ne pas avoir noté son nom, pris un grand verre d’eau (le Coca même Light aurait pu m’être fatal) et j’ai rappelé quelqu’un d’autre. On m’a envoyé un technicien. Il a testé, puis a bricolé un truc en 5 minutes dans le répartiteur.

Depuis ça marche très bien. Et je n’ai même pas eu à euthanasier mes vieilles prises Péritel.

Monique

(Le technicien qui est passé m’a dit que ce genre de problèmes arrivait souvent avec la hotline)


Le client est un abruti

Dialogue réel (?) à la hotline de WordPerfect

Authenticité douteuse ; traduit de l’anglais

« Ridge Hall computer assistant ; que puis-je pour vous ?
- Et bien j’ai un problème avec WordPerfect.
- Quelle sorte de problème ?
- Et bien j’étais en train de taper et soudain tout est parti.
- Parti ?
- Ca a disparu.
- Mmm. Et à quoi ressemble votre écran à présent ?
- À rien.
- À rien ?
- Il est vide ; il se passe rien quand je tape.
- Vous êtes toujours dans WordPerfect ou vous en êtes sorti ?
- Comment je sais ?
- Pouvez-vous voir le prompt C:\ à l’écran ?
- C’est quoi un prompte-cé ?
- Laissez tomber. Pouvez-vous bouger le curseur à l’écran ?
- Y a pas de curseur. Je vous ai dit, il se passe rien quand je tape.
- Est-ce que votre moniteur est allumé ?
- C’est quoi un moniteur ?
- Le truc avec l’écran qui ressemble à une télé. Est-ce qu’il y a une petite lumière qui vous dit qu’il est allumé ?
- Je sais pas.
- Et bien regardez à l’arrière de votre moniteur et regardez où va la prise courant. Vous pouvez voir ?
- Je pense...
- Bien ! Suivez le cordon jusqu’à la prise, et dites-moi si elle est branchée.
- Oui.
- Derrière le moniteur, avez-vous remarqué qu’il y avait deux câbles branchés à l’arrière ?
- Non.
- Et bien il y en a deux. Regardez à nouveau et trouvez le deuxième.
- ...Oui, c’est bon.
- Suivez-le et dites-moi s’il est solidement branché à l’ordinateur.
- Je ne peux pas l’atteindre.
- Oh. Pouvez-vous le voir ?
- Non.
- Même en vous penchant ou en vous mettant à genoux ?
- Oh non, c’est juste que je n’ai pas le bon angle, il fait si sombre.
- Sombre ?
- Oui, le bureau est éteint, la seule lumière vient de la fenêtre.
- Et bien allumez la lumière.
- Je ne peux pas.
- Pourquoi !?
- Parce qu’il y a une panne de courant.
- Une panne... Aha ! Voilà la raison. Est-ce que vous avez encore les manuels et les boîtes et l’emballage que vous avez eus avec l’ordinateur ?
- Heu... Oui, c’est dans le placard.
- Bien ! Allez les chercher, débranchez votre système, emballez-le comme c’était quand vous l’avez eu. Et rapportez-le au magasin où vous l’avez acheté.
- Vraiment ? C’est si sérieux ?
- J’en ai peur.
- Et qu’est-ce que je leur dit ?
- Dites-leur que vous êtes trop con pour posséder un ordinateur. »


Dialogue à la hotline d’une entreprise publique française

(Cette histoire est authentique et de première main ; pour protéger l’informateur et la réputation dudit organisme, toute référence à qui que ce soit a été supprimée.)

Préambule :
J’assure le support technique bureautique pour ...
Pour simplifier les problèmes des utilisateurs, j’utilise un système de prise de contrôle à distance des postes (SMS pour les connaisseurs) qui me permet de faire les manipulations à leurs places pour débloquer la situation.
Les postes sont repérés par un le texte POSTE suivi d’un numéro, collé sur la face avant de l’unité centrale, pour simplifier la gestion de l’ordinateur dans SMS.

Mon plus gros problème est de leur faire lancer le programme de prise de contrôle qui n’est pas permanent.

Début de l’appel : 16:45
« Hotline, bonsoir...
- ... Heu... allô, l’informatique ?

(En principe (c’est à dire "normalement modulo Murphy") quand ça commence comme ca, je sais que ca va prendre beaucoup de temps...)

- Oui Monsieur, vous êtes à l’informatique, que puis-je pour vous ?
- ... Heu... j’ai envoyé un fichier et je suis bloqué...

(Aïe, ca va prendre encore plus de temps, va falloir que je branche le décodeur...)

- Vous l’avez envoyé par la fenêtre ou par la porte ? ;-)
- Hein, quoi...

(Oops...)

- Désolé je faisais de l’humour... qu’est-ce que vous entendez par “envoyer un fichier” ?
- Ben j’ai cliqué sur l’imprimante quoi...
- D’accord, et vous travaillez avec Word... ou Excel... (pas de pub) ?
- Hein...

(Oh ’tain je’l sens mal...)

- Quel programme étiez-vous en train d’utiliser, le traitement de texte ou le tableur ; vous savez, là où il y à plein de cases à remplir...
- Ah non, moi je travaille avec Windows...

(Mode décodeur on : travaille avec Windows, donc pas de case à remplir, donc Word... CQFD)

- D’accord, le document ne s’est pas imprimé ?
- Non tout est bloqué.

(Pour lui éviter un tas de manipulations, pas forcémentévidente pour lui, je lui demande...)

- Bon, vous pouvez me donner le “contrôle distant” ?
- Hè... le contrôle du temps ?

(Pas possible... J’espère qu’il a pas un frère jumeaux...)

- Non, le contrôle DISTANT.
- ...
- Donnez moi le numéro de votre poste, c’est inscrit devant.

(Je sens bien qu’il n’écoute pas)

(Il me donne son numéro de téléphone.)

- NON, pas votre numéro de poste téléphonique, votre numéro d’ordinateur... , il y à POSTE avec un nombre.
- “N.E.C.”
- Non, ça c’est la marque, cherchez mieux...
- Ah c’est marqué P.O.S.T.E.xxx
- OK c’est ça. Cliquez sur le bouton “Démarrer”.
- Hein ?

(Maman pourquoi y tombent toujours sur moi ceux-là ?)

- En bas de l’écran à gauche de l’écran, il yà un bouton sur lequel est inscrit “Démarrer”.
- ...(Un bruit suspect...) Ben l’écran est tout noir maintenant...

(Ho le c.., il a appuyé sur le bouton d’arrêt de l’écran...)

- Non, vous avez éteint l’écran, rallumez-le...
- Ha ça y est, tout est revenu.
- Bon OK, DANS l’écran, en bas à GAUCHE (le bouton d’arrêt est à droite...) AVEC la SOURIS, cliquez à l’endroit ou il y a marqué “Démarrer”.
- Je peux pas...
- Pourquoi ? Qu’est ce que vous voyez quand vous mettez la souris en bas à gauche de l’écran ?
- J’ai une flèche en haut et en bas.

(En plus il a réduit l’affichage de la barre de tâche et je suis sûr qu’il ne sait même pas comment.)

- Appuyez sur le bouton GAUCHE de la souris et déplacez-la, juste un peu vers le haut...
- ...Ça fait rien.

(Va falloir changer de méthode... il a deux mains gauches et il est handicapé des 12 doigts...)

- Bon appuyez sur Contrôle-Échap... vous maintenez la touche C.T.R.L enfoncé, celle qui est en bas à gauche sur le clavier et...
- Ça fait rien...
- Non attendez, vous maintenez Contrôle ET vous appuyez une fois sur la touche ÉCHAP qui est tout en haut à gauche sur le clavier.
- ... Ah ça y est, j’ai quelque chose qui est apparu.
- OK, (on avance) vous voyez écrit “Programmes” ?
- Oui.

(Ouf, j’avais peur qu’il ne sache pas lire.)

- Bon, cliquez dessus.
- Sur “Programmes” ?
- Oui.
- Y a des choses qui sont encore arrivés sur le côté...
- Super, vous voyez “client SMS” ?
- ...(Il énumère tout ce qu’il voie en commençant par le bas alors que c’est rangé en ordre alphabétique...) Ah j’ai trouvé...
- Cliquez dessus.
- Je peux pas, tout est parti.

(’Tain encore 5 minutes pour refaire les manips... Je vais allez me suicider en attendant...)

- Bon c’est pas grave, cliquez à nouveau sur “Programmes”.
- Ah c’est revenu..
- Déplacez votre souris vers la droite.
- C’est venu en bleu sur “miKoZof Word...”
- OK, remontez sur “Clients SMS”.
- Ouais j’y suis, je cliquette ?
- Pas la peine, allez encore à droite sur “Contrôle distant”.
- J’y suis, je cliquette ?

(Un cliqueteur fou.)

- OUI (incroyable, on y est presque...)
- Ça y est... Y se passe rien...
- Un instant, je me connecte sur votre poste.
- Hé, la souris, elle bouge toute seule...
- C’est normal, c’est moi qui contrôle votre poste à distance...
- Euh comment vous faites ? »

(Je ne lui ai pas expliqué, mais j’ai eu du mal, il voulait sans arrêt voir si en bougeant la souris il avait toujours le contrôle de son poste...)

Épilogue :
Le format de papier était en Letter US au lieu de A4, il avait un message d’erreur sur l’imprimante qui réclamait le papier enquestion et 17 documents dans la file d’attente (il espérait que ça finirait par imprimer...).

Fin de l’appel : 17:15
Heureusement je n’en ai pas beaucoup comme celui-là...


Où est mon curseur ?

De première main (merci Stef) :

Vu dans un service de support téléphonique :

La secrétaire appelle : « Je vois plus mon curseur de souris ! »
Le gars du support passe 45 minutes avec elle, et fait le tour de tout ce qui est imaginable.
« Avez-vous correctement installé le pilote de la souris ?
- Si vous la bougez, vous ne voyez rien ?
- Si vous cliquez à plusieurs endroits, aucune icône ne s’active ?
- Êtes vous capable de lancer le panneau de contrôle ?
- Pouvez-vous partir une application avec le clavier ? »

La secrétaire :
« Non, non, il ne se passe rien !
- La souris est bien branchée ? »

La secrétaire :
« Il faut que j’aille voir la prise derrière l’ordinateur ?
- Oui ! »
La secrétaire :
« Ho là là je vois rien ! il fait trop noir...
- Ben, allumez la lumière ou approchez votre lampe de table ! »

La secrétaire :
« Ben non, le courant a été coupé pour l’après-midi... »


Mon neuneu est un power user

Diffusé sur la liste Bruit le 8 février 1999,
merci à JDC.

N’importe quel jour que le dieu des neuneu béni, tôt le matin.

Mon neuneu est sous WNT4 workstation parce que 95 c’est pour les petits joueurs et demande :

« Dis tu ne pourrais pas me repasser le CD d’office 97 parce que quand je veux faire des graphiques avec Excel, je ne peux pas les faire, alors je vais réinstaller.
- Ah ?
- Oui il ne se passe rien
- C’est peut-être préférable.
- ... Tu ne saurais pas d’où ça vient ?
- Oui tout à fait, il ne fallait pas installer Excel.
- ...  Je ne me ferai jamais à l’humour d’informaticien.
- C’est normal ça n’en est pas c’est du désespoir.
- Bon je passe chercher le CD. »

Beaucoup plus tard :

« Dis tu ne pourrais pas faire quelque chose ? Je suis trèsembêté.
- Aaaah  ? <fortement teinté d’inquiétude> C’est gentil de me faire partager tes soucis. Tu veux un peu des miens ? Entre copains.
- Bin voilà quand je veux booter j’obtiens un écran tout bleu avec un tas de jurons  et ça s’arrête là.
- Il est bien évident que tout ceci est apparu spontanément.
- Heu bin non en fait, j’avais des pb avec mon lecteur de CD alors j’ai enlevé tous les pilotes de périph. pour voir.
- ...
- Heu tu es fâché ?
- Pas du tout je suis en train de rechercher un stage de reconversion.
- Et en quoi ?
- Serial-killer. »

Vrai dans les moindres détails, bien évidemment.


De la même source et de première main également :

Mon neuneu ne se laisse pas impressionner par le hard

Dialogue entre deux éberlués :

« Fait chier cet onduleur depuis qu’il est coupé il n’arrête pas de biper. C’est peut-être pour ça que le PC ne veut plus démarrer.
- Penses-tu c’est l’alim qu’a dégagée. Les alims à découpage c’est fragile. »

Mon neuneu fait sa connectique lui-même :

« Il faudrait faire un appel à la maintenance j’ai des problèmes avec mon clavier ça bipe au démarrage.
- Ah ?
- Puisque je te le dis.
- Bon regardons voir. Ah oui c’est peut-être parce que tu as enfoncé la prise DIN du clavier dans le connecteur BNC de la carte réseau.
- Ce n’est pas là que ça se met ? (*) »

(*) Ri-gou-reu-se-ment authentique.

Mon neuneu est dans les sphères décisionnelles :

« Il faudrait installer des serveurs DHCP.
-... ?
- Oui avec ça on n’a plus besoin de configurer les PC.
- Bin ça ne sert qu’à affecter des adresses IP dynamiques.
- Non, non ça autoconfigure tout.
- Ah. Alors c’est bien pratique. »


Toujours issu de la liste Bruit :

Moi : « C’est toi qui viens de rebooter la station ?
Lui : Oui.
Moi : À l’avenir, tu pourrais faire un who et prévenir les gens qui ont un telnet sur la machine, histoire qu’ils ne voient pas leurs fenêtres disparaître d’un coup.
Lui : Ah ben j’avais fait un who, j’avais bien vu que tu étais là, mais je n’avais pas pensé que ça se passerait mal pour toi si je rebootais. »

Il etait censé être informaticien.


Martine

(directement de l’auteur)

Au sein d’un grand groupe français, j’ai développé un logiciel de type « carnet d’adresses » pour les commerciaux. J’assure la maintenance et la hot-line de ce logiciel. Ma cliente « préférée » était une assistante commerciale que j’appelerais Martine pour préserver son anonymat.

Appel n°1 :

« Bonjour, ici c’est Martine.
- Oui, bonjour !
- Je n’arrive pas à utiliser le carnet.
- C’est à dire ?
- Il me dit : “mot de passe invalide”.
- Et vous entrez quoi comme mot de passe ?
- Ben, comme d’habitude : XXXXX
(Je me connecte à la base et je lis : Martine, mot de passe YYYYY)
- Martine, votre mot de passe, c’est YYYYY.
- Ah oui, je me souviens, je l’ai changé hier !
- Vous pouvez essayer avec le nouveau mot de passe.
- Ok, j’arrive à entrer. Merci !
- Au revoir. »

Appel n°2, 3 jours après :

« Allô, c’est Martine.
- Oui ?
- J’ai encore un problème avec mon mot de passe.
- Vous avez tapé YYYYY ?
- Oui, mais il ne veut pas entrer dans le carnet.
- Vous n’avez pas changé votre mot de passe ?
- Non. Vous savez, j’ai des travaux urgents à faire et si l’informatique ne marche pas, c’est un problème. Parce que ma chef, elle attend des résultats pour ce soir. Et moi, je ne peux rien faire...
- Bon, quand vous cliquez sur Valider dans la fenêtre de connexion, quel est le message d’erreur ?
- “Connexion impossible. Contactez votre administrateur.”
- Mais ce n’est pas “Mot de passe invalide”. Ce n’est donc pas un problème de mot de passe ?
- Non... Et puis, je n’arrive pas à accéder àmes textes.
- Ceux sous Word ?
- Oui, parce que ma chef ...[bla bla bla]... l’informatique ...[blabla bla]...
- Attendez une seconde. (Je sais que ses fichiers Word sont sur un serveur ; j’ouvre l’Explorateur Réseau : aucun serveur de son immeuble n’est accessible)... Martine, tous les serveurs sont arrêtés.
- Ah, c’est donc ça le message que j’ai reçu hier ?
- Quel message ?
- “Suite à des travaux électriques dans la salle informatique, tous les serveurs seront arrêtés de 10 h à 14 h. Vous ne pourrez donc pas utiliser vos fichiers bureautiques (Word, Excel, PowerPoint), ni accéder à vos bases de données. Nous faisons le maximum pour minimiser l’indisponibilité de vos applications informatiques.”
- Je présume que c’est ça. Rappelez-moi à 14 h 30 si vous avez encore des problèmes ! »

(Plus tard, les responsables de la salle informatique m’ont dit que Martine les a appelé trois fois pour leur dire qu’elle ne pouvait pas lire ses fichiers Word.)

Appel n°3, 2 semaines après :

« Ici, c’est Martine.
- Oui ????
- Les étiquettes ne fonctionnent plus.
(Le logiciel permet de sortir des planches d’étiquettes autocollantes avec un choix des formats d’étiquettes les plus courants).
- Vous ne pouvez plus imprimer les étiquettes ?
- Si, mais au départ, tout va bien, puis après c’est tout décalé.
- C’est à dire ?
- La ligne avec le code postal et la ville est à cheval sur deux étiquettes.
- Faxez-moi une planche d’étiquettes qui est décalée. Mettez un coup de stylo pour marquer le contour des étiquettes. »

(Quelques minutes après, je reçois la planche. Effectivement, les impressions sont décalées. Je mesure: Le décalage entre les premières lignes de chaque étiquette est de 6 cm, tandis que les marques d’étiquettes sont de 4 cm. 2 cm de différence en hauteur pour chaque étiquette !!!. Je retéléphone.)

« Allô, Martine. Qu’est-ce que vous avez pris comme format d’étiquette ?
- Comme d’habitude, 6 cm.
- Mais vos étiquettes font 4 cm de haut.
- Comment ça se fait ?
- Je ne sais pas. Vous avez la boîte d’étiquettes sous la main ?
- (elle farfouille) Oui.
- Vous pouvez me lire ce qu’il y a écrit dessus ? »

(Elle me lit l’intégralité des inscriptions sur la boîte : fabricant, made in ..., nombre de feuilles, ... Dans le tas, j’entends 3,81 cm).

« Martine ! Il y a marqué que les étiquettes font 3,81 cm de hauteur.
- Oui.
- Vous pouvez relancer l’impression en choisissant  l’option “étiquettes 3,81 cm”.
- Oui... (quelques secondes plus tard) ... Super, ça fonctionne.
- Les étiquettes sont bien cadrées ?
- Oui.
- C’était juste que vous n’aviez pas pris le bon format d’étiquettes.
- Ah bon ! Mais comment ça se fait ? Parce que d’habitude, je prends des étiquettes de 6 cm !
- Mais cette fois, elles faisaient 3,81 !
- Mais comment ça se fait ?
- Je ne sais pas. Peut-être que vous avez fait une erreur de référence à la commande, ou que votre fournisseur s’est trompé.
- Mais comment ça se fait ? Parce que d’habitude, je prends des étiquettes de 6 cm ! »
(Aaaarghhhh)

Appel n°4, 2 heures après :

« Allô, c’est Martine, j’ai un problème avec les étiquettes.
- Oui ?????
- J’ai une société qui ne rentre pas sur les étiquettes.
- Qu’est-ce à dire ?
- Ben, la “Confrérie Indépendante des Scientifiques Universalistes du Poitou et des Charentes-Maritimes Réunis”, ça ne rentre pas sur l’étiquette.
(Évidemment, j’ai changé le nom de la société, mais c’était aussi long que ça.)
- C’est peut-être un peu long comme nom. Et si vous indiquiez uniquement les initiales : CISUPCMR !
- Ah non ! Ma chef, elle veut le nom complet sur l’étiquette. Parce que ma chef ...[refrain]...
- Mais ce n’est pas grave. En général, le patron, il ne voit pas l’enveloppe ; il lit seulement la lettre à l’intérieur.
- Oui, mais ma chef, elle ne veut pas.
- Ok. Vous savez que vous pouvez changer la taille des caractères. Imprimez l’étiquette avec des caractères plus petits.
- Ah non. C’est pas beau.
- ???
- Eh oui, il y aura des étiquettes avec des grands caractères et d’autres avec des petits.
- Vous pensez que Mr X, PDG de la société S va téléphoner à Mme Y, PDG de la société T pour savoir quelle était la taille des caractères sur l’étiquette collée sur l’enveloppe ?
- ???
- Expliqué différement : Vous, expéditeur, vous voyez des étiquettes différentes. Mais celui qui reçoit, il n’a aucun moyen de comparaison. Et en plus, l’enveloppe, il s’en fout.
- Oui, mais ma chef, ...[et je passe le reste]...
- Vous en avez beaucoup des sociétés qui dépassent ?
- Non, j’en ai qu’une.
- Sur combien ?
- 4500
- Et si vous écriviez l’adresse à la main sur l’enveloppe... Ça fera plaisir : un envoi personnalisé !
- Ah ca c’est une idée. Je suis sûr que ça va plaire à ma chef.
- À votre service ! »


Batterie de portable

Entendu au helpdesk d’une grande boîte, en communication avec un utilisateur de Thinkpad :
« Bonjour monsieur !
 - ...
 - Votre portable est planté et vous n’arrivez plus àl’éteindre ? Oui je vois ce que c’est. Il faut retirer la batterie pour réinitialiser.
 - ...
 - Vous ne savez pas où elle est ? Il faut retirer le clavier pour la voir.
 - ...
 - Vous voyez les deux verrous de chaque côté du portable ?
 - ...
 - Non !? Vous ne pouvez pas les rater, de chaque côté, un peu sur l’avant ?
 - ...
 - Vous ne les voyez toujours pas ? Attendez ! (Le gars commence à s’énerver mais reste soft.) Tenez votre portable face à vous... De chaque côté vers l’avant de la machine vous avez...
 - ...
 - Comment ? Ah oui, oui ! Il faut le sortir de sa sacoche d’abord ! »


McGyver

 Un client (sans doute McGyver) :
 « Où puis-je trouver un Bios pour un 486 ?
 - Votre machine vous a été  fournie avec le Bios le plus récent...
 - Ben j’ai upgradé le processeur moi-même, et mon micro n’a pas l’air de fonctionner...
 - (Hum, hum...) Et vous l’avez upgradé en quoi ?
 - En 486DX-50
 - Mais monsieur, le 286 est vendu sur la carte mère ?!
 - Je sais, je l’ai dessoudé de la carte mère, et j’ai mis le 486 à la place !
 - Mais le 486 est plus grand qu’un 286 !!!
 - Je sais, j’ai utilisé de la soudure pour joindre les pattes qui dépassaient du support... »


Antoine, formateur

De première main (merci Antoine !)

La première se passe lorsque j’étais encore un formateur débutant, lors d’un stage d’initiation Word au ministère de la Culture. Une stagiaire, la cinquantaine farfelue, m’appelle pour un problème, et s’arrête en plein milieu de sa phrase.

« ...Aah bah ! Même la souris ne marche plus maintenant ! »

Bien sûr, elle déplaçait l’instrument sur un plan horizontal imaginaire, un mètre au-dessus du tapis. On m’avait bien dit que cela arrivait de temps en temps, je n’avais pas voulu le croire mais j’étais prévenu. Donc, sans me démonter, je lui demande de retourner sa souris (une petite démonstration vaut mieux qu’un long discours).

« Retourner ma souris ?
- Oui, comme ça. » (Je fais le geste.)

Elle la retourne, découvre la boule, comprend le problème, rigole et s’étonne : « Ah ! je croyais que c’était magique ! »


La seconde se passe deux ans plus tard, je croyais qu’on m’avait tout fait à propos des souris : la prendre de travers, la lâcher pour faire clic, crisper l’index sur le bouton jusqu’à ne pas pouvoir traverser l’écran sans déplacer des morceaux de texte au passage, etc.

Ce n’était cette fois-ci pas un stage, mais un cours particulier que je donnai à la mère d’un ami. Je précise que son mari est ingénieur commercial chez IBM.

Elle apprenait bien, avec juste un problème, elle avait beaucoup de difficultés pour le double-clic, qui lui demandait visiblement beaucoup d’efforts. Je lui refais une démonstration, elle m’observe très attentivement, et me demande :

« Mais en fait, pour cliquer, tu appuies juste sur le bouton avec ton doigt ? »

Non, vraiment, il n’y a pas de périphérique intuitif ! Elle avait vu son petit-fils de trois ans jouer furieusement sur un portable équipé d’un gros trackball rouge vif... et donc elle donnait un coup de paume à la souris à chaque clic.


Allez, une dernière qui me revient à l’esprit et qui remonte à 1992. Avant d’être formateur, j’étais « moniteur » dans les salles de libre-service informatique d’une grande école censée former « la future élite française »... Ma collègue de la salle d’à côté arrive, me dit : « Écoute, j’en ai une qui est furieuse, j’ai déjà eu des problèmes avec elle, tu ne veux pas t’en occuper ? »

Je vais voir la furie, qui a travaillé toute l’après-midi sans enregistrer une seule fois, et qui a évidemment quitté Word sans enregistrer non plus. J’essaie de la refroidir un peu :

« Quand vous avez quitté Word, il vous a bien proposé d’enregistrer ?
- Oui mais j’ai dit NON parce que moi, mon XYZYXYZ  (marque de portable spécifique et inconnue), il sauve automatiquement tout ce que je fais, donc je n’ai jamais besoin d’enregistrer. »

J’examine le poste, il n’était pas réglé pour faire des sauvegardes automatiques, et Word a nettoyé tous les .TMP à la fermeture. Je tente un Undelete désespéré et inutile.

« Écoutez, je suis désolé, mais il n’y a vraiment plus rien.
- (Très agressive) Non, mais vous vous rendez compte, j’ai perdu toute mon après-midi de travail, ce n’est pas possible !
- Dites, vous travaillez sans jamais sauvegarder ni vérifier l’enregistrement automatique ; quand vous fermez il vous propose d’enregistrer et vous refusez, vous l’avez un peu cherché quand même ? »

Elle se tait, ramasse son sac et sort de la salle sans un mot. Ma collègue arrive, rigole un peu et me dit : « Comment, tu ne sais pas qui c’est ? Elle est prof d’informatique ici ! »

(NB : cours d’info = cours de Word et Excel)


Icônes dégueulasses

Client : « C’est quoi toutes ces saloperies là que vous m’avez mis sur mon ordinateur. Je pars une semaine et quand je reviens y a des icônes dégeulasses sur mon écran !
Hotliner : Madame, nous ne pouvons pas placer des icônes sur votre bureau comme ça, et de plus nous n’avons aucun interêt à le faire.
C : C’est qui alors ? »

(On vérifie l’historique : pendant toutes ses vacances, tous les jours il y a eu consultation de pleins de sites de cul... Dans l’accès reseau à distance il y a des connexions style « charme » et « cyberbaise »...).

H : « Ce ne peut être que quelqu’un chez vous madame.
C : C’est pas possible, j’ai demandé à mon mari et à mes fils qui sont restés pendant cette semaine, ils n’ont pas surfé. J’ai confiance en eux.
H : Alors ils faut prévenir la police madame, quelqu’un rentre chez vous la nuit.
C : Ça doit être ça, j’ai confiance en eux... (avec un petit doute dans la voix quand même).
H : Avez-vous installé un concurent récement, ou installé un logiciel ?
C : Non, et y’a que moi qui touche à la machine, et j’ai touché à rien.
H : Double-cliquez sur accès réseau à distance, et lisez-moi ce qu’il y a dedans.
C : OH PUTAIN ! (Elle jette le téléphone) RÉMY, QU’EST-CE QUE T’AS ENCORE FOUTU ? C’EST QUOI “CHARMES”, HEIN, ET “CYBERBAISE”, C’EST QUOI HEIN ? VA DANS TA CHAMBRE ! »


Le modem

H : « Vous cliquez sur “suivant”.
C : Mais là, je ne dois pas sélectionner mon modem ?
H : Si madame, qu’y a-t-il de marqué ?
C : xxxx
H: Bien, vous cliquez sur la triangle pointe en bas et sélectionnez “USR v90”.
C : C’est fait.
H : Pourquoi avez-vous racheté un modem, l’autre ne marchait pas ?
C : Ah bon, j’avais un modem ?
H : Oui madame :-) Mais rassurez-vous, c’est un modem interne qui ne fonctionne pas très bien, vous avez bien fait. »

Histoires de support technique sur Mac

(trouvé sur Slashdot, 12 septembre 2001, auteur anonyme, traduit par votre serviteur)

Dans un premier appel, j’avais trouvé que la cause de leurs problèmes était que le disque dur était plein. La personne qui avait appelé n’était pas d’accord, j’ai donc « tombukté » sur la machine et leur ai montré que le disque était plein.
L’appelant déclara que j’avais tout faux car « tous mes documents sont stockés dans ce répertoire sur le bureau. » Il prit la souris et ouvrirent un dossier sur le bureau...
Évidemment il contenait des centaines de fichiers Office. « Vous voyez, tous mes fichiers sont sur le bureau, pas sur mon disque dur.» Bien sûr je lui ai expliqué que ce qui était sur le bureau était en fait sur le disque dur. L’utilisateur dit : « Vous voulez dire que ce n’est pas stocké dans le moniteur ? ».


(même source que la précédente)

Le second utilisateur était une personne qui gardait tous ses fichiers dans la poubelle. Quand je lui demandai pourquoi, il dit : « De cette manière ça ne prendra pas de place sur le disque ! ». Je lui expliquai qu’en fait si et qu’en plus c’était bizarre de garder tous ses fichiers dans la poubelle et courir le risque qu’un autre utilisateur de l’ordinateur viderait la poubelle et effacerait leurs fichiers. L’utilisateur admit : « Oui, c’est déjà arrivé plusieurs fois. »


Divers



Client : « Allô, ça marche pas ! (étrange......)
Hotline : Oui monsieur XXX, qu’y a-t-il sur votre écran ??
C : Un pot de fleur.
H : Monsieur, quand je disais dessus, je voulais savoir ce qu’il y avait d’écrit.
C : Toshiba .....
H : (C’est pas gagné ..............) »


Client : « Bonjour, j’ai mon Nescafé qui ne marche pas...
Hotliner : Heu .. je suis désolé Madame, mais nous ne faisons pas de support pour les appareils électroménager.
C : Non non c’est Nescafé pour internet...
H : (??? ...) Ne vous voulez-vous pas parler de Netscape par hasard ?
C : Oui c’est bien ça ! Nescape... Nescafé... c’est la même chose... »
(Pour se réveiller le matin, rien de mieux qu’une bonne tasse de Netscape)


Hotliner : « Décrivez-moi votre écran.
Client : Échap, F1 F2 F3....
H : Non çà c’est votre clavier, l’écran c’est la télé.
C : Vous me prenez pour un con là ou je rêve ? »


C’est un client qui désire utiliser Internet. Au bout de 30 minutes il s’énerve et demande un moyen pour se former.
Hotliner : « Monsieur je vous conseille Internet pour les nuls.
C : Comment ça je suis nul ?
H : Je ne vous ai pas dit que vous étiez nul je vous conseille d’acheter le livre intitulé Internet pour les nuls.
C : C’est un scandale ; passez-moi votre responsable je me plaindrai. »


Client : « Ça me met “nom d’utilisateur ou mot de passe incorrect”.
Hotliner : Fermez la fenêtre Monsieur SVP.
C : Euh oui, c’est vrai qu’il y a un peu de bruit dehors... »


Client : « Bonjour, j’ai un problème de mail.
Hotliner : Oui ? Quel problème au juste ?
C : Un monsieur m’écrit, c’est quelqu’un de chez vous, mais c’est en anglais, monsieur démon...
H : Ce ne serait pas Monsieur Mailer Daemon par hasard ?
C : Si c’est ça ! J’aimerais qu’il arrête ! »


Client : « Bonjour, comment on efface l’historique SVP ?
Hotliner : Vous vous rendez dans le menu Outils, puis Options Internet et Effacer l’historique. On a fait de mauvaises visites ?
C : Non, non très bonnes, mais je suis sur le PC de ma copine et elle rentre de vacances demain... »


Client : « Bonjour, mon fils a pris un abonnement chez vous, mais je n’ai pas le mot de passe pour me connecter... Il a 13 ans et j’aimerais bien aller voir Internet.
Hotliner : Oui, (après vérif de ses coordonnées) monsieur, veuillez noter : T-R-O-U (obligé d’épeler, mort de rire...) D-U-C-U-L
C : Aargh ! sale gosse ! Y va se prendre sa raclée quand il reviendra ! »


Hotliner : « Double-cliquez sur le Poste de travail SVP.
Client : C’est où ça ?
H : À l’écran vous avez une icône Poste de Travail.
C : Je ne comprends rien du du tout ! Pourquoi vous me parlez de poste de travail ?
H : Vous n’avez pas de Poste de Travail madame ?
C : Ah ben non ! Je suis retraitée moi ! »


Hotliner : « Double-cliquez sur le poste de travail.
Client : Ah bon, il faut être devant son ordinateur ? Non, parce que là je suis au travail. »
H : (Non, c’est pas utile, c’est juste pour emmerder le monde, nous on aime bien ça.)


Hotliner : « Monsieur, faites control+alt+suppr.
Client : Ah oui, je connais ça. (On entend en fond : clic clic clic....)
H : Que se passe-t-il à l’écran Monsieur ?
C : Ben rien...
H : Recommencez ctrl+alt+supp
C : (click click click click...)
H : Et maintenant ?
C : Toujours rien !
H : Comment faites vous la manipulation ?
C : Ben j’appuie sur les touches c,o,n,t,r,o,l et après sur le + et ainsi de suite. Y faut peut être l’accent sur contrôle ? »



Client : « Mon disque dur est fêlé !
Hotline : Et y’a quoi à l’écran ?
C : Ben que mon disque est fêlé !
H : Lisez moi exactement ce qu’il y a sur l’écran.
C : “Hard drive faillure” ! »


Forum: Linux.Installation
Subject: kernel
Price: 10
Deadline: 3 days
Text:

I’ve tried to install this linux crap about nearly five times, but everytime it stops with the error message: “login:”
Fix that immediately or I’ll go public with that.


Une cliente appelle le support technique, furieuse, et leur dit :
« C’est lamentable ! Ça fait une heure que j’appuie sur la touche F1 pour avoir de l’aide, et personne n’est venu ! »


Une personne appelle la hot-line pour installer un modem, car elle n’y connaissait rien.
« Bon, connectez votre modem à l’UC, branchez le câble d’alimentation sur une prise, et le cordon téléphonique sur une prise de téléphone...
 - N’importe quelle prise de téléphone ?
 - Oui, oui. »
 (BIP... BIP... BIP... )


 « Allô, le service informatique ? Je vous appelle parce que mon clavier  ne marche plus. Je viens juste de le nettoyer...
 - Vous l’avez nettoyé comment ? (craignant le pire)
 - Ben j’ai pris une bombe spéciale, qui fait de la mousse.
 - Ah ? (Iuf...)
 - Ça doit pas être de la faute de la mousse, parce qu’après, pour être sûre, je l’ai bien rincé à l’eau claire ! »


 C’est un gars qui appelle le service technique :
« Allô, je n’arrive pas à faire marcher votre CD-ROM d’apprentissage de l’anglais.
 - Mettez le CD dans le lecteur, il démarre ?
 - Non.
 - Alors, faites “Démarrer”...
 - Ca marche pas. Le lecteur ne lit rien.
 - Vous êtes sous quel système d’exploitation ?
 - Vous voulez parler de la marque de ma chaîne Hi-Fi ? »


Parodies et défoulement

Formulaire en cas de problème informatique

Si vous êtes un technicien en informatique et avez à aidé, de temps en temps, des usagers qui ont des problèmes, vous avez sûrement remarqué que vous vous faites souvent déranger pour rien.
Voici un questionaire que vous pouvez transmettre sur votre réseau ; questionnaire auquel les usagers devront répondre, puis vous faxer les réponses avant de vous demander de l’aide.

Rapport de problème informatique

  • Décrivez le problème.
  • Décrivez le problème correctement.
  • Spéculez largement sur les causes possibles de votre problème.
  • Quel est le degré du problème ?
    1. mineur.
    2. mineur
    3. mineur
    4. important
  • L’ordinateur est-il branché ? OUI_ NON_
  • L’ordinateur est-il en fonction ? OUI_ NON_
  • Avez-vous essayé de régler le problème ? OUI_ NON_
  • Avez vous empiré le problème ? OUI_ NON_
  • Avez-vous lu le manuel de l’utilisateur ? OUI_ NON_
  • Êtes-vous sûr d’avoir bien lu le manuel ? OUI_ NON_
  • Êtes-vous absolument certain d’avoir bien lu TOUT le manuel ? NON_
  • Pensez-vous que vous avez compris le manuel ? OUI_ NON_
  • Si oui, pourquoi n’êtes-vous pas capable de régler le problème vous-même ?
  • Que faisiez-vous avec l’ordinateur lorsque que le problème est arrivé ?




  • Si la réponse à 15 est "RIEN", expliquez pourquoi vous étiez connecté ?




  • Êtes-vous sûr que vous n’imaginez pas ce problème ?
  • Décrivez comment ce problème vous fait sentir ?


  • Décrivez votre enfance troublée.


  • Avez-vous de bons témoins pour votre problème ?


  • N’avez-vous pas d’autres choses à faire que me déranger ?

Les tarifs des Administrateurs système

M’appeler pour une question  10 ¤
M’appeler pour une question stupide  20 ¤
M’appeler pour une question stupide que vous ne pouvez même pas articuler  30 ¤
Supposer que je suis incompétent parce que je ne peux interpréter votre description de problème inarticulée  1000 ¤ + dommages et intérêts
Questions par téléphone avant même de contacter le helpdesk  10 ¤
Questions dont la réponse est : « Lisez ce p*** de manuel !! »  10 ¤ (devrait être plus)
Questions durant une partie de Xpilot, Doom, Halflife, Démineur  20 ¤
Me rappeler pour le même problème après que je l’ai résolu  100 ¤
Insister sur « j’ai rien cassé, c’est de votre faute »  200 ¤
Me demander de me déplacer jusqu’à votre bâtiment  5 ¤/pas
Me demander de me déplacer jusqu’à votre ville  50 ¤/km + essence
M’interrompre pendant la lecture des newsgroups  25 ¤/heure
M’interrompre pendant que je dénombre les fenêtres sur mon écran  35 ¤/heure
M’interrompre pendant que je tente de résoudre le problème de quelqu’un d’autre  45 ¤/heure
Vous accrocher et vouloir me faire résoudre ça maintenant  50 ¤/heure
Si vous vous attendez à ce que je vous dise comment j’ai fait  60 ¤/heure
Si vous me demandez pourquoi quelque chose ne marche pas alors que je travaille justement dessus  70 ¤
Si vous me demandez de réparer quelque chose que j’ai réparé hier  75 ¤
Si vous me demandez de réparer quelque chose dont je vous ai dit que je l’ai réparé hier  85 ¤
Si vous me demandez de réparer une modification que j’ai faite et qui ne marche pas  95 ¤
Si vous m’emm...dez alors qu’il y a un autre administrateur dans la salle qui aurait pu vous aider  150 ¤
Me faire me déplacer et vous n’êtes pas là  1500 ¤
M’appeler pour un « problème urgent qui concerne tout le monde et qui bloque le travail de tous » alors que, après un sprint, je m’aperçois que personne dans le bureau ne sait de quoi il s’agit et que le travail continue normalement  1700 ¤
Décrire pendant une demi-heure un problème, PUIS annoncer que c’est votre machine personnelle à la maison  500 ¤
Faire vous-même le diagnostic et me dire quoi faire  150 ¤
Me faire hurler en vous voyant faire vous-même des réparations quand je vous avais dit de ne toucher à rien  300 ¤
Ne rien dire à vos collègues alors que vous n’êtes pas là  850 ¤
Confondre « disquette », « disquette Zip », « disque dur » et « RAM »  10 ¤
« Réparer » votre souris cassée en nettoyant les mollettes  50 ¤
« Réparer » votre imprimante en changeant le toner ou la cartouche  100 ¤
« Réparer » n’importe quoi en l’éteignant et en le rallumant  200 ¤
« Réparer » le réseau en rebranchant le câble Ethernet  750 ¤
« Réparer » votre accès à Internet en rallumant le modem  1000 ¤
Demander pourquoi vous ne pouvez pas vous connecter à une machine alors que vous n’y avez pas de compte  20 ¤
Oublier votre mot de passe alors que vous vous l’êtes tatoué sur le bras  25 ¤
Modifier le partitionnement de votre machine sans me le dire  50 ¤
Installer des programmes sans permission  100 ¤/programme
Support technique pour lesdits programmes  150 ¤/heure (que je connaisse le programme ou pas)
Coca sur le clavier  25 ¤ + remplacement du clavier
Coca sur le processeur  200 ¤ + remplacement de la carte mère + 150 ¤/heure en réinstallation
Laisser des fichiers sur le bureau  5 ¤/fichier
+ 5 ¤/jour avant que le fichier ne soit réclamé
Utiliser votre version des Norton Utilities 1.0 sur un système tout neuf  200 ¤
Mordiller le stylo de la tablette graphique  25 ¤
Me faire perdre 30 minutes à résoudre votre problème, puis dire « Aaaah, c’est donc ça que la petite boîte à l’écran me disait de faire ! »  40 ¤
Écouter vos plaintes sur le réseau, vous dire de vérifier chaque prise : courant, réseau, moniteur... et entendre « Oups, c’était ça ! »  35 ¤ (20 ¤ de réduction pour excuses confuses)
Demander de l’aide pour des programmes manifestement piratés  25 ¤
Demander comment copier (illégalement) pour chez vous tel programme  45 ¤
Me pousser à admettre que j’en suis réduit à appeler la hotline de l’éditeur  55 ¤
Cours de notions élémentaires de copyright  95 ¤ (dont cours sur les logiciels libres disponibles sur le serveur)
Vous montrer que c’est sur le mur en caractères de 20 cm  15 ¤
...et que je l’ai écrit  45 ¤
Accuser Netscape/Microsoft/le FTP/le réseau/Linux d’un taux de transfert bas lors d’un téléchargement d’un double DVD depuis la Moldavie  25 ¤
Récidiver  50 ¤
Récidiver et nous accuser de nullité pour ne pas résoudre ce problème  200 ¤
Suppléments :
Utilisateur odorant  55 ¤
Utilisateur sans la moindre notion d’Unix  50 ¤/heure
Utilisateur gourou autoproclamé qui appelle tous les jours  100 ¤/heure
Utilisateur fan d’ordinateurs  125 ¤/heure
Utilisateur sous Windows©® NT  200 ¤/heure
Utilisateur sous WindowsTM© 95/98  1000 ¤/heure

Les règles du support
(The rules of tech support)

Auteur : kashani, Slashdot, 5 décembre 2000

1. Always assume the customer is lying.
( Supposez toujours que le client vous ment).

2. Always assume your company lies to you.
(Supposez toujours que votre entreprise vous ment).

3. Never test for more then one variable at a time.
(Ne testez jamais plus d’une variable à la fois).

4. Learn to smoke. The deeper and raspier your voice is the better. Nobody fucks with you when they think you’re 35 and 6’4”.
(Apprenez à fumer. Plus votre voix sera profonde et rocailleuse mieux ce sera. Personne ne vous emmerde quand il pense que vous avez 35 ans et faites 2 m).

5. Never show fear.
(Ne montrez jamais que vous avez peur).

6. The customers are stupid. If he knew anything he wouldn’t need to talk to you. Never deviate from this stance.
(Les clients sont stupides. S’ils savaient quoi que ce soit, ils n’auraient pas besoin de vous parler. Ne déviez jamais de ce principe).

7. MCSE ALWAYS need to be smacked.
(Les Certifiés Microsoft ont toujours besoin d’être giflés).

8. Some people want help, some want to abuse you. Don’t take it personally.
(Certaines personnes veulent de l’aide, d’autres abusent. Ne le prenez pas personnellement).

9. You won’t last more then 18 months. Keep the resume updated.
(Vous ne durerez pas plus de 18 mois. Gardez votre CV à jour).


Coup de blues

Une journée dans la vie d’un IS : chronique de la haine ordinaire.

(Jean-Denis Carretero)


Je suis ingénieur systême, je sais je ne devrais pas m’en vanter.

Lorsqu’on me demande quel est mon métier il m’arrive de plus en plus souvent de répondre « je suis dans l’informatique ». Cette vague formulation a au moins le mérite de m’éviter la lueur de haine méprisante qui apparaît instantanément dans l’½il de l’interlocuteur le mieux disposé au simple énoncé de mes coupables occupations.

Je suis lâche. La prochaine fois je répondrai tueur à gages ; le relâchement des m½urs étant ce qu’il est, cela devrait moins choquer.  C’est un métier gratifiant à bien des points de vue, c’est vraisemblablement le seul où le néophyte total, celui qui vient d’ouvrir son premier carton d’ordinateur se sent en mesure de vous expliquer votre métier dans le quart d’heure qui suit le montage de sa bécane.

À ma connaissance conduire une voiture ne transforme personne en mécanicien, pas plus que raboter une porte ne fait de vous un ébéniste, mais taper sur un clavier fait de tout un chacun un informaticien. On n’arrête pas le progrès.

N’allez surtout pas croire que je veux garder pour moi les clés du savoir et en tenir éloigné le vulgum. Que je regrette le temps où les ingénieurs systême détenaient le pouvoir abrités derrière leurs incantations absconses.

Nenni. Bien au contraire, étant d’un naturel assez paresseux, pour ne pas dire d’une fainéantise crasse, je préfère de très loin un utilisateur qui se débrouille sans moi. Mais je reste persuadé qu’informaticien c’est aussi un métier. Par contre je regrette - parfois - le temps où le métier consistait à surveiller un Vax, ceux qui ont connu cela savent à quel point  c’était reposant, ou alors à rebooter une station Unix tous les trente-six du mois pour justifier son existence.

Avec l’arrivée des PC et surtout de Windows nous sommes entrés de plain-pied dans ce que l’on pourrait appeler l’ère du Chapelier Fou, c’est-à-dire l’irruption de l’irrationnel dans ce qu’il a de plus poétique et de moins maîtrisable au beau milieu d’un monde jusque là bien tenu.

En vertu d’un darwinisme élémentaire il a bien fallu s’adapter. Aujourd’hui être IS dans le monde merveilleux de PetitMou, c’est être un hybride monstrueux, un mélange aussi subtil qu’indéfinissable de chaman, de Menie Gregoire, de Dédé-la-Bricole, de Bobologue, de charlatan et de psychopathe.

Je ne remercierai jamais assez Bill Gates pour avoir transformé un métier relativement terne et basé sur une approche bêtement technique et rigoureuse des faits, en challenge quotidien, nécessitant une remise en question permanente à l’échelle du quart d’heure.

Quoi de plus stimulant sinon de savoir que résoudre un problème ne viendra en aucune facon enrichir ce qu’il est convenu d’appeler l’expérience, puisque le même problème nécessitera lorsqu’il se posera à nouveau une solution radicalement différente. On évite ainsi la sclérose intellectuelle consécutive aux automatismes. Résoudre un problème nécessite une imagination à côté de laquelle le récit d’un trip sous champignons hallucinogènes pourrait passer pour le compte-rendu de l’assemblée générale des actionnaires de la Société Nouvelle des Aciéries Mouchabeuf.

Le cartésianisme n’est pas un atout mais un grave handicap vous empêchant d’aborder les hypothèses les plus farfelues. Et il faut bien cela quand après avoir éliminé les causes raisonnables de dysfonctionnement vous êtes amené à envisager le reste, qui se situe généralement tout de suite entre les histoires de petit lutin et la quatrième dimension. La seule chose que je me refuse encore à pratiquer c’est l’imposition des mains et le voyage à Lourdes, plus par réaction de mécréant que par doute quant à l’efficacité des méthodes en question.

Je sens qu’avec l’arrivée de Windows 98 il va me falloir opérer une révision déchirante quant à mes convictions profondes. Quand je pense que certains recherchent les paradis artificiels, et que l’on me paye pour être en état perpétuel d’hallucination. La vie est bien injuste, allez. Tout cela serait finalement bien monotone s’il n’y avait l’utilisateur, car il existe l’utilisateur, c’est vous et moi. Victime d’une intoxication à l’échelle planétaire, d’un gigantesque et collectif lavage de cerveau il s’imagine qu’il va pouvoir tirer quelque chose de sa bécane, être productif, voire même dans les cas les plus graves envisager un retour sur investissement.

Aujourd’hui l’utilisateur perverti par des slogans pernicieux du style « Jusqu’où irez-vous ? » exige que ça marche, et c’est bien là où tout se gâte, le décalage entre cette légitime attente et ce que l’illuminé de Redmond est capable d’apporter me déprime.

« Jusqu’où irez-vous ? », jusqu’à l’asile le plus proche sans doute. Comment voulez-vous qu’un truc qui est à un systeme d’exploitation ce que Mireille Mathieu est à Édith Piaf, ce bricolage improbable écrit avec les pieds par une nuée de  pervers schizoïdes puisse fonctionner ? Le mensonge le plus grossier colporté par les sectateurs microsoftiens est celui selon lequel un PC convenablement équipé de l’inénarrable Windows et du fourbi Office dont j’ai oublié le millésime car il change en permanence, fonctionnerait seul et sans assistance.  Le récit d’une journée ordinaire au royaume du Chapelier Fou contredit quelque peu cette idyllique vision du meilleur des mondes possible. Ce doit être une questionde numéro de version, sans doute.

Mardi 8 heures

Le calme avant la tempête, je peux l’esprit en repos me consacrer à un projet qui me tient à coeur ; émuler une calculette quatre opérations sur un Vax de la serie 8000. Je tenterai l’inverse des que j’aurai mené à bien cette partie.

Mardi 9 heures

Un premier coup de téléphone laconique, « Tu peux venir jeter un coup d’½il, mon PC est bloqué », sous cette apparence anodine peut se dissimuler le cauchemar le plus absolu, les raisons qui peuvent amener un PC à se bloquer sont légions, la première étant d’appuyer sur le bouton « marche ».

Je suis d’autant plus inquiet que mon client est un dingue de la vitesse. C’est un peu l’équivalent du chauffard, il parle de bus AGP là où les autres parlent de carburateur double corps, mais la démarche est la même, aller le plus vite possible en semant la terreur sur son passage. Profitant d’un instant d’égarement de son chef de service il a réussi à se faire payer le dernier Pentium à 333 Mhz, ce qui lui permet de gagner cinq secondes sur la mise en page de sa feuille de calcul. C’est comme on le voit une avancée considérable à la mesure de l’investissement consenti. Je le trouve un peu déprimé car on annonce déjà le Pentium à 400 Mhz ou plus et il contemple avec amertume ce qu’il considère déjà comme l’équivalent d’une caisse à savon.

J’essaye de le réconforter en lui disant qu’avec la bête qu’il possède il devrait éviter d’ouvrir deux fenêtres en même temps pour ne pas faire de courants d’air. Une boutade bien innocente, c’est le côté Ménie Grégoire de la profession, mais je sens bien qu’il n’y croit pas. Les grandes douleurs sont souvent au-delà des mots. Mais revenons à nos moutons, PC bloqué.

Effectivement passé le démarrage tout ce que nous obtenons c’est un sablier désespérément figé, je suis tenté de répondre que c’est parfait pour faire des ½ufs à la coque mais quelque chose dans son air égaré me dit que je ferais aussi bien de me taire. C’est alors que j’envisage du coin de l’oeil un CD-ROM offert par PC Truc « Mesurez les performances devotre PC », eh oui ça ne sert à rien d’aller vite encore faut-il pouvoir l’exprimer en Business Graphics, WinMark 98, High End Disk WinMark98 et autres CPUMark32, c’est requis pour humilier à l’heure du café les ploucs avec leurs Pentium 133.

Je lui demande si par le plus grand des hasards il n’aurait pas monté ce truc-là sur sa machine, je connais la réponse. Il est d’ailleurs mentionné en tout petit sur le CD que l’installation de cette suite de tests devrait être effectuée sur une machine quasi vierge et pas sur un système normalement opérationnel, « cela pouvant provoquer des dysfonctionnements ». Des « dysfonctionnements », tu l’as dit bouffi.

Diagnostic ; je t’envoie quelqu’un pour te remettre un système d’équerre celui-ci étant parti en villégiature à la campagne, pour une durée indéterminée. Rendez-vous est pris pour la parution du prochain CD de tests de PC machin.

Au suivant.

Mardi 10 heures

Juste le temps de constater le plantage d’un serveur NT. Quelqu’un a vraisemblablement éternué devant, c’est très sensible comme système. Bon, reset, redémarrage, la routine quoi.

Deuxième coup de téléphone « Tu n’aurais pas cinq minutes des fois, il se passe parfois des choses curieuses sur ma machine ». Connaissant mon correspondant la seule chose curieuse dans tout cela c’est le « parfois », il est stupéfiant que ce ne soit pas « toujours ».

C’est qu’il s’agit de la variété dite de « l’esthète taquin », épouvanté par l’uniformité il a installé sur sa machine tous les thèmes possibles, le pointeur de souris est un calamar, le sablier une horloge comtoise, l’économiseur d’écran qui se déclenche toutes les minutes est un jeu de baston intergalactique avec force sifflements et explosions. Car il a bien évidemment une carte son. C’est indispensable pour reproduire le rire de Johnny Hallyday selon les Guignols de l’Info, rire qui accompagne les messages d’avertissement. Tout cela est un peu perturbant.

Ayant de surcroit accès à l’Internet il a récupéré et installé tous les sharewares possibles, il n’y a plus aucune pièce d’origine sur sa machine, il a tout remplacé et il est seul à pouvoir s’en servir. Il est assez surprenant qu’il ne soit obligé de rebooter sa machine qu’une fois par heure.

Je suis peut-être injuste envers PetitMou. À l’intérieur de tout grand logiciel il en existe plusieurs petits qui ne demandent qu’à sortir, là c’est la grande évasion, il suffit de coller l’oreille contre le boîtier pour les entendre se carapater. Tout ce joli monde doit se battre en permanence pour prendre le contrôle du système. C’est un cas désespéré. Je m’en sort lâchement en lui disant d’aller récupérer sur www.crap.com la dernière version de son anti-virus/gestionnaire de fichiers/explorateur/compacteur-/logiciel de sauvegarde/éditeur de textes/navigateur internet, et me tire vite fait sans toucher à la souris de peur de déclencher un Tchernobyl dans sa machine. Au suivant.

Mardi 11 heures

De retour dans mon bureau je constate le plantage d’un autre serveur NT, par solidarité avec le premier sans doute. L’instinct grégaire ou le début d’un mouvement de revendications. À surveiller.

Autre coup de téléphone, en provenance d’une espèce bien particulière, la variété qui se shoote à la presse informatique, on ne dira jamais assez les ravages que cela peut provoquer. Stratège planétaire, il m’explique comment l’introduction de Java dans les entreprises va révolutionner la façon dont nous envisageons l’informatique. Comment Sun va bouffer Microsoft à condition qu’Oracle s’allie avec Apple et que Compaq ne vienne pas jouer les trouble-fête. Il me prédit la mort prochaine d’Intel victime de ses challengers, et écrasé sous son gigantisme.

Au bout d’un moment atterré par toutes ces apocalypses à venir, je ne sais plus très bien où j’habite et c’est légèrement comateux que je raccroche en espérant ardemment que tout cela voudra bien patienter jusqu’à ma retraite.

Mardi 13 heures

Coup de téléphone angoissé en provenance d’une secrétaire : « Quand je lance mon Word avec un document que j’ai tapé hier, j’ai le message suivant : Cette application va s’arrêter car elle a effectué une opération non conforme ». Je suis tenté de lui répondre qu’il s’agit là d’un fonctionnement normal de l’application, mais je m’abstiens. Son désarroi est sincère et la perte de plusieurs heures de travail ne porte pas à rire.

Bon en route vers de nouvelles aventures. Cette charmante personne au demeurant, appartient à la catégorie de ceux qui considèrent l’introduction de l’informatique dans leur quotidien comme une calamité. L’espèce de truc ronronnant qu’on lui a posé sur son bureau est pour elle, visiblement habité par un esprit hostile et rebelle à toute collaboration avec le genre humain. Elle a bien essayé de l’apprivoiser en le banalisant, en installant un pot de fleurs sur le boîtier et la photo de ses gosses sur l’écran, mais rien n’y fait, habité d’une vie propre il s’ingénie à lui pourrir l’existence.

Elle serait je crois soulagée, si je suspendais des gousses d’ail et des crucifix au plafond et aspergeais sa machine d’eau bénite, c’est le côté chaman de la profession. À la vingtième tentative je réussis à charger son document sans déclencher l’infâmant message de vacances pour cause de non conformité des opérations effectuées par l’application, il s’agissait d’un tableau coupé par un saut de section, quelque chose de tellement grave selon Microsoft que cela méritait un plantage radical. Peut-être qu’une destruction totale de la machine aurait été plus approprié, je les trouve un peu laxistes ces temps-ci.

Problème corrigé.  Au suivant.

Mardi 15 heures.

De suivant il n’y en eu point ce jour-là, je terminais ma journée tranquillement entre deux reboot de serveur NT, et mes travaux sur la reconversion d’un Vax en calculette. J’en étais à la soustraction, je ne désespérais pas d’arriver à la division à l’horizon 2005. J’aurai certainement besoin de 512 mégas de mémoire vive supplémentaires pour l’implémenter, c’est le directeur financier qui va encore râler.

C’est une certitude, demain amènera son nouveau lot de victimes. Si tous ces gens savaient qu’au fond je ne maîtrise guère plus qu’eux tout cela, que le métier est de bien peu de secours quand Word ou Excel ou que sais-je se bauge lamentablement, que le temps ou une entreprise vivait sur des applications maisons est définitivement révolu. Bah je fais comme si je dominais, c’est ce qu’ils attendent de moi, c’est le côté charlatan du métier. Et puis ils ont au moins quelqu’un d’identifié à engueuler.

Quant à moi je m’endors tous les soirs en rêvant aux tortures que je ferais subir à Bill Gates s’il venait à me tomber sous la main. C’est le côté psychopathe du métier.

(Jean-Denis Carretero)



Légendes informatiques

(récoltées sur le newsgroup fr.rec.arts.sf, 20 mars 1999 et après)

Le bug de minuit et quart

Histoire proposée par : Yann Minh
E-mail : Yminh@yannminh.com
Site Web : http://www.yannminh.com
Source : Mon frère directeur technique dans un gros groupe informatique qui l’a entendu d’un formateur en Suède
Date : Années 80/90
Technologie : Indéterminée (Bull, Control Data, Digital ou IBM)
Lieu : Indéterminé, peut-être la Suède.

Vers la fin des années 80, un très gros site informatique organisé autour d’une même grosse unité centrale et connecté en réseau avec le monde entier, bug tous les dimanches entre minuit et minuit et quart.

Un premier technicien de maintenance se rend sur les lieux, et, n’identifiant pas la raison de la panne, remplace toutes les cartes d’alimentation et fait changer la moquette qui n’était pas antistatique. La panne continue de se produire.

Toujours entre minuit et minuit-et-quart, l’unité centrale plante. Avec une telle régularité, que le personnel a inscrit le bug dans la planification : Backup des fichiers et déconnexion volontaire des réseaux quelques minutes avant le quart d’heure fatidique.

Un ingénieur est envoyé sur le site. Il change l’unité centrale, remonte le réseau électrique pour vérifier s’il n’y a pas de manipulations particulières au niveau des centrales dans cette période. Il fait une enquête au niveau de l’armée pour vérifier si cela ne venait pas d’une installation militaire,du genre radar ou émetteur très puissant.
Sans succès. La panne continue.

Finalement on envoie un programmeur, et c’est lui qui trouvera la clef du mystère.

- Il analyse la plupart des transmissions et des opérations effectuées par l’ordinateur. Sans succès.
- Enquête auprès de la clientèle pour vérifier le type de transactions effectuées. Sans succès.
- Il passe plusieurs week-ends à étudier les manipulations des opérateurs. Sans succès.

Mais, à force d’observer le personnel, il remarque le passage systématique d’un vieux veilleur de nuit manchot dans les couloirs quelques minutes avant le bug.

Un soir, écoutant son intuition, le programmeur suit le gardien. Le vieil homme était un retraité qui ne venait que le dimanche. Dans son travail, il devait valider son passage dans les locaux en insérant une clef dans des boîtiers à des heures précises.
Un de ces boîtiers était installé dans une remise obscure jouxtant la salle informatique. Afin de libérer sa seule main valide, et pour mieux distinguer le fameux boîtier dans la pénombre, le vieil infirme s’éclairait d’une lampe torche magnétique qu’il plaquait contre la cloison métallique... La cloison métallique était le dos de l’unité centrale. C’était lui, qui, à son insu, provoquait la panne hebdomadaire.

L’histoire ne raconte pas si on a installé de la lumière ou si on a viré le vieil homme... à vous de choisir... ;-)

Remarque :
Je pense que l’histoire est trop belle pour être vraie. Le veilleur manchot en particulier semble appartenir à un conte fantastique. D’autre part je ne suis pas certain qu’un simple aimant plaqué contre une unité centrale, même à l’époque, suffise pour provoquer une panne. Mais l’histoire est belle... ;-)


Le sauvetage

Genre : Vie et mort de l’électronique
Histoire proposée par : Yann Minh
E-mail : Yminh@yannminh.com
Site Web : http://www.yannminh.com
Source : Un technicien de maintenance dans l’électronique embarquée en Bretagne
Date : Années 80
Technologie : Equipements électroniques et informatiques d’un chalutier
Lieu : Le port de Keroman à Lorient en Bretagne

Cela se passe dans le port de pêche de Lorient en Bretagne, au début des années 80.
Lorsque la marée descend, les lamaneurs, chargés de veiller à l’amarrage des navires, doivent relâcher les bouts qui retiennent les bâtiments aux quais.

Malheureusement un grand chalutier pour la pêche hauturière avait été oublié. La pauvre nef, prisonnière des filins trop serrés, s’était couchée, et avait embarqué suffisamment d’eau pour couler sur place. Comme résistant désespérément à son triste destin, l’énorme masse d’acier à moitié engloutie, restait accrochée aux amarres tendues à se rompre.

Toute la population du port, dockers, marins, mareyeurs et armateurs, contemplait ce naufrage dérisoire à distance respectueuse, car dans une brutale contorsion serpentine, les câbles rompus risquaient de décapiter le téméraire.

Les liens résistèrent et l’agonie du vaisseau s’éternisa dans une attente qui semblait ne jamais devoir finir.

Un pompier se porta volontaire. Il tronçonna les filins meurtriers et s’en tira sain et sauf. Libéré de ses entraves, le chalutier sombra, ne laissant émerger que le sommet de ses superstructures, symboles funestes en ce lieu, que les marins regagnant le port feignaient ne pas voir.

Quelques jours passèrent, le temps d’amener les puissantes grues qui extirperaient l’épave de son sépulcre marin.

L’anecdote informatique commence avec l’entrée en scène de l’assurance. En effet la valeur des équipements de passerelle est loin d’être négligeable, et les assureurs tenaient à ce que tout soit fait pour sauver le maximum d’électronique embarquée.

Tant que le bâtiment était submergé, le matériel restait intact. Mais dés qu’il retrouverait l’air libre, l’oxydation provoquée par le sel allait ravager les composants.

Une stratégie spectaculaire fut mise en place pour sauver les milliers de petites puces prisonnières de la passerelle engloutie, chaque minute allait compter. Les pompiers, leurs réservoirs remplis d’eau douce, se préparèrent à asperger l’épave dès sa sortie des flots. De grands bacs remplis de fréon liquide furent installés sur le quai.

Et les grues commencèrent à tracter lentement l’énorme carcasse hors des profondeurs.

Armés de leurs outils les techniciens en maillot de bain, sautèrent sur les bordages à peine émergés, et se ruèrent vers la passerelle sous le jet puissant des lances à incendie. Rapidement, mais sans précipitation, ils arrachèrent les radars, les compas,les radios, les sonars et autres instruments de leurs logements, pour les lancer à leurs comparses postés le long du quai. Ceux-ci démontèrent les appareils dans les bacs de fréon, et, à l’aide de gros pinceaux frottèrent les cartes pour les débarrasser des résidus d’eau salée.

Ils réussirent à sauver le tiers des équipements. L’électronique arrachée du naufrage pu reprendre sa petite vie électrique, et les techniciens gardèrent de ces journées une belle histoire à raconter à leurs petits enfants de l’ère informatique.

Remarques :
Cette histoire m’a été racontée il y a longtemps par un technicien travaillant dans une société spécialisée dans l’électronique embarquée. Je n’ai pas assisté à l’événement, et je ne suis pas certain que c’était un chalutier pour la pêche hauturière qui sont en général gigantesques...

À la question de « pourquoi du fréon », le technicien m’a regardé d’un air égrillard, et m’a dit « Parce que c’est du pur »... ça n’oxyde pas ni ne dégrade les composants électroniques...


Le bug de huit heures du matin

Genre : Panne mystérieuse
Histoire proposée par : Yann Minh
E-mail : Yminh@yannminh.com
Site Web : http://www.yannminh.com
Source : Un directeur technique et commercial dans un gros groupe informatique.
Date : Années 90
Technologie : Volontairement indéterminée (Bull, ControlData, Digital ou IBM)
Lieu : Les quais de Seine à Paris.

Un gros site informatique est installé au sommet d’une des tours des quais de Seine.

Tous les matins à 8 heures, l’unité centrale bugge. Les techniciens ne trouvent pas la panne. On envoie les spécialistes.

À cette époque, ce groupe de constructeurs informatique, qui ne veut pas être nommé pour des raisons commerciales, avait un département spécialisé dans l’étude des pannes exceptionnelles : quatre ingénieurs qu’on envoyait sur les sites lorsque le personnel technique traditionnel n’arrivait pas àrésoudre le problème.

Après un certain nombre de tests et le remplacement en vain des équipements, un de ces supers enquêteurs remarqua que la panne se produisait avec une régularité astronomique. Le bug se déclenchait pile à 8 heures du matin, à la nanoseconde près.

Cette révélation vertigineuse les plongea dans une perplexité elle aussi astronomique. Qu’est ce qui pouvait bien provoquer une panne,avec une précision à l’échelle de l’univers ? Et surtout à 8 heures du matin pile...

Non ! je ne vais pas vous le dire comme ça, ce ne serait pas drôle... ;-)

Cherchez un peu. Cette fois-ci ce n’est pas l’agent de sécurité ou la femme de ménage, car ils ne sont pas encore ajustés dans leurs activités avec une précision astronomique. Ce n’est pas le passage régulier d’un transport en commun extra-terrestre au-dessus de Paris, ou les vagues de particules lourdes d’un quasar lointain... car l’horaire est humain, et l’erreur informatique.

La réponse était dans la localisation géographique du site, au sommet d’une tour des quais de Seine. Pile en face de...

De quoi ?

De La Tour Eiffel...

Tous les matins à 8 heures, un émetteur très puissant installé au sommet de la tour Eiffel émet un faisceau d’onde pour remettre à l’heure des horloges réparties sur le territoire. L’unité centrale était installée pile dans l’axe d’émission principal de ce faisceau hertzien, légèrement plus puissant que ceux pour lesquels le matériel informatique est protégé...

Il a suffi de renforcer la protection de l’unité centrale contre les émissions hertziennes pour faire disparaître la panne...

Remarques :
J’ai plusieurs doutes sur la véracité de cette histoire.
L’heure d’abord, car je ne sais pas si ce faisceau est réellement émis à 8 heure.
Et je trouve relativement suspect qu’un faisceau hertzien suffisamment puissant pour planter des ordinateurs soit émis dans l’axe de bâtiments abritant du personnel. Cependant je trouve l’histoire belle, à cause des interrogations cosmiques qu’elle suscite lorsqu’on cherche la cause de la panne... ;-)


Imprimante lunatique

De : Alexis M.

Une employée, lors d’une intervention chez un client, me fait un signe discrètement.
« Je peux vous montrer un truc ?
- Bien sûr...
- Mais soyez discrets, je ne veux pas qu’on se moque de moi !
- Ben, d’accord. »

Je la suis dans son bureau et elle me fait asseoir, sur son propre siège, devant son écran.
« Ça marche pas », dit-elle.
Je regarde le micro qui semble fonctionner, sans comprendre.
« Levez-vous. »
Je me lève et lui cède la place.
« Rasseyez-vous ! »
Je la regarde et me rassois, j’ai envie de lui demander des explications, mais...
« C’est bizarre, ça marche pas !
- Expliquez-moi ! »

Elle ferme la porte, je me lève, et elle m’explique que son imprimante éjecte une page dès qu’elle arrive ou qu’elle quitte son écran. Évidemment, je souris et lui demande de me montrer. Elle s’assoit donc et l’imprimante éjecte une feuille blanche. Bon. Elle se lève, idem. Je m’assois, rien, me lève, rien. Elle s’assoit, pof ! se lève, pof.

Puis, elle me demande une explication... Merde.

On fait la même manip, mais sans asseoir, l’imprimante ne dit rien. L’employée déchaussée, l’imprimante imprime, etc.

Je n’ai pas trouvé de raison raisonnable, mais l’employée était très satisfaite que je constate le problème, et surtout que je l’admette sans douter de sa raison.


Quatrième fichier

De : Alexis M.

Il s’agit d’un nom très connu, une marque de peinture. Périphérie nord de Paris. On va installer un boîtier permettant à un mini IBM 36 d’utiliser une imprimante à laser (à l’époque où ces imprimantes coûtaient 50 000 F pour les moins chères). On installe, on teste, les mains dans le cambouis virtuel des connexions bricolées entre matériels parfaitement incompatibles et conçus pour ça, pour finalement trouver une solution.

Mais pour que ça fonctionne, il faut saisir un fichier de quelques lignes sur le mini, et envoyer ce fichier automatiquement lors de chaque impression, à travers le boîtier. On explique ça au gars qui gère l’IBM, LE responsable de LA machine. Je lui tends la feuille ou j’avais écrit les codes barbares :
« Monsieur, pouvez-vous copier ce fichier sur le Mini et le placer dans un batch d’impression bablabla... »
Le gars hurle :
« Un fichier ? Vous voulez que je mette un fichier sur le 36 ?
- Ben, heu oui, juste ce fichier de quelques lignes...
- Ce fichier ? Mais j’ai déjà QUATRE fichiers sur le 36 ! Et vous voulez en mettre un CINQUIÈME ?! »

Dingue, non ? Il a fallu remuer un supérieur hiérarchique qui a fait de même à son tour, pour parvenir avec l’aide de trois ou quatre « décideurs » à convaincre le gars qu’un cinquième fichier sur son 36 était nécessaire.


Souris lunatique

De : Laurent Lehman

Allez, une autre du même niveau... Ça se passe en 91. Un comptable veut absolument rajouter une souris sur son vieux micro sous DOS. Il se commande sa souris tout seul comme un grand, je l’installe un matin, en son absence. Tout va bien.

Il me téléphone dans la matinée : la souris ne marche pas. Je lui demande de vérifier ses connexions, c’est bien branché, mais ça ne marche toujours pas. J’y jette un ½il à midi, toujours en son absence : pas de problème.

Rebelote l’après-midi : il se plaint que ça ne fonctionne toujours pas, et qu’il faudrait quand même que je m’occupe de son problème. Je passe le voir : il bougeait sa souris en l’air, verticalement, devant son écran !

Oh, et puis l’histoire du patron de PME qui était conscient que ses sauvegardes (sur disquette 51/4) étaient très importantes : il les archivait soigneusement dans son classeur... après les avoir perforées !


Traitement de texte

De : Thierry Schmidlin

Dans les années 85-86, une secrétaire reçoit un PC, une imprimante et un superbe traitement de texte avec prévisualisation de page. Une formation appropriée d’une semaine pour l’utilisation du tout. Après quelques semaines d’utilisation, petit debriefing pour vérifier que tout va bien.
« Alors Mme Machin, qu’en pensez vous ?
- Ben, c’est pas mal, on peut retrouver les dossier facilement sans rechercher dans les archives, mais tout de même, avec la vieille machine à écrire c’était plus rapide.
- Comment cela ?
- Avec la vieille machine, je tapais le texte, une photocopie et c’était terminé.
- Mais maintenant vous économisez le temps de la photocopie en plus, non ?
- Oui, mais je dois taper deux fois le texte.
- Quoi ? Pourquoi deux fois ?
- Ben je tape le texte sur le PC, je sauvegarde avec Alt-S et je prévisualise avec Alt-P et ensuite je suis bien obligé de reprendre le texte sur la machine à écrire pour envoyer la lettre non ? Et ça, c’est plus de boulot.
- Vous ne faites jamais Alt-P pour imprimer le texte ?
- Ah bon, on peut imprimer aussi ??? »

(récit authentique, du pur vécu).


Jo, ou la revanche du technikos


Genre : Panne informatique.
Histoire proposée par : Yann Minh.
E-mail : Yminh@yannminh.com.
Site Web : http://www.yannminh.com
Source : Un directeur général de groupe informatique, ex-technicien de maintenance.
Date : Années 80
Technologie : Indéterminée volontairement.
Lieu : Centre de recherche militaire.

Ancien drogué accro à l’héroïne, Jo, s’était découvert une passion pour les ordinateurs et s’était reconverti dans la maintenance informatique. De ses années de dérives dans les paradis artificiels, il n’avait gardé que le flegme et la lenteur d’élocution propre aux anciens junkies, mais à part ça, rien dans son personnage ne révélait son passé tumultueux, et il avait troqué son perfecto et ses « tiags », contre ce strict « costard cravate » impeccable qu’il aurait renié quelques années plus tôt.

Accréditée « confidentiel défense », sa société l’avait mandaté pour qu’il remette d’urgence en fonctionnement un gros système informatique dans un laboratoire de recherche militaire spécialisé dans le nucléaire. Sortant d’une réparation difficile, il était en retard de plusieurs heures, et l’après-midi était bien entamé. Les très coûteuses machines vendues par sa société équipaient des sites tellement « sensibles », que la moindre panne était une catastrophe qui mettait leurs utilisateurs dans un état proche de l’hystérie.

Une fois passé le contrôle pointilleux et presque maniaque des cerbères de service, il fut accueilli par un chercheur échevelé au bord de l’apoplexie qui lui décrivit les circonstances de la panne en mangeant la moitié de ses mots...
« L’ordinateur s’est arrêté lorsque j’ai lancé le calcul de l’intégrale de... »
Suivit alors une succession de formules hermétiques, que seuls quelques rares scientifiques dans le monde auraient été capables de comprendre. L’homme ponctuait ses réflexions de « vous comprenez ? » énervés, essayant de transmettre un peu de son inquiétude fébrile à un Jo imperturbable.

Fort de son flegme durement acquis par ses années de défonce, Jo passait les sas de sécurité en opinant de la tête machinalement, sans comprendre un traître mot de la litanie mathématique débitée par l’atomiste irrité. Mais le contenu global du message était limpide : le savant avait cassé le merveilleux outil en lui demandant un mystérieux effort calculatoire qui dépassait les capacités de la machine.

Lorsqu’ils pénétrèrent dans la pulsation froide des néons éclairant le nodal, il eut droit au bref instant de répit habituel : dans une forme de respect inconsciente, le vieil homme avait baissé le ton afin de ne pas profaner le sanctuaire du monstre informatique.

Jo s’avança dans la fraîcheur sépulcrale de la nef dédiée au nouveau dieu des hommes. Résigné d’avance devant l’échec évident de cette ébauche de technicien, le chercheur désigna d’un geste las l’imposante armoire blindée de l’unité centrale, qui trônait au centre d’un labyrinthe rectiligne de silicone monolithique enrobé dans des cocons d’acier satiné.

Convaincu que seul un génie pourrait guérir la puissante machine de son autisme soudain, l’illustre scientifique ruminait déjà ses récriminations à l’égard de l’incompétence des employeurs de Jo. Sans s’émouvoir outre mesure, Jo savait reconnaître cette agressivité à peine dissimulée de ses clients lorsqu’ils voyaient arriver ce petit bout de technicien, là où ils attendaient une armée d’ingénieurs.

Ses deux années de pratique de la maintenance avaient donné à Jo une sorte de science intuitive et très pragmatique des pannes informatiques. Pendant que le savant recommençait son babillage occulte, s’efforçant de lui transmettre un soupçon de son incommensurable connaissance des arcanes de la science atomique, Jo ouvrit les baies de protection, et, d’un geste devenu machinal donna un coup de pied dans le bloc d’alimentation.

Ce très irrévérencieux rappel à l’ordre eut pour effet immédiat de ressusciter le super calculateur. Dans le soudain ronflement sourd des disques magnétiques, le nodal résonna du mitraillement de dizaines de relais activés. Le mausolée reprenait vie.

Satisfait d’avoir diagnostiqué la panne aussi vite, Jo observait attentivement les lignes de codes défilant sur les écrans, lorsqu’il se rendit compte que le chercheur était brutalement devenu silencieux. L’homme se tenait derrière lui la mine défaite et l’observait avec un mélange de stupéfaction teintée de suspicion. C’était comme si Jo était devenu le diable incarné.

Il venait d’un simple geste anéantir les illusions du chercheur : convaincu d’avoir vaincu la machine dans une sorte de défi informationnel, l’ingénu savant n’arrivait pas à admettre que ce coup de pied dérisoire avait suffit à ranimer son rival électronique. Le savant bredouilla quelques mots, et retourna dépité terminer la mise au point de ses bombes atomiques.

Tout en changeant les blocs d’alimentation, Jo se sentait malgré tout un peu coupable. Il aurait peut-être dû expliquer au vieux génie qu’en général, ce qui tombait en panne en premier sur ce type de machine c’était l’alimentation, et que son coup de pied n’était qu’une sorte de diagnostique. Empirique certe, mais souvent efficace.

Remarque:
Cette histoire m’a été contée par Jo lui-même, que ce souvenir de ses débuts dans l’informatique amuse encore. Pour l’anecdote, bien qu’ayant arrêté ses études à seize ans, et afin de pouvoir s’inscrire dans les stages de formation à la maintenance qui exigeaient le niveau bac plus 2 en mathématique, il avait menti sur ses diplômes et personne n’avait vérifié. Aussitôt engagé après une année d’études intensives, il a petit à petit gravi les échelons de l’entreprise. Il est actuellement un des principaux directeurs du groupe et vit aux États-Unis. Si si si, les contes de fée institutionnels ça existe... c’est un peu un parcours à la Gataca, le junkie libertaire qui s’infiltre dans le système à partir d’une supercherie... ;-)


Limite

De : Éric Gerbier

Une histoire vécue, en 1986, sur un mini d’une célèbre boîte française (chez qui les administrations étaient alors obligées d’acheter, quels que soit les qualités et les défauts).

Un jour où tout marchait (trop :) ) bien, on se met à lire la doc d’administration, et on découvre un paramètre permettant de limiter la durée des connexions interactives (très « coûteuses » par rapport au batch) des usagers.

Le principe était simple :
   -1 : illimité
   autre : durée en heures (en 1 ou plusieurs sessions)

Aussitôt lu, aussitôt fait ! et hop la session en cours disparaît. Au fait sur quel user on était là ?
Administrateur, pourquoi ?

Impossible de redémarrer la machine : il fallait être administrateur pour cela, il a fallu repartir d’une sauvegarde ...


SNCF

De : Anonyme (trouvé sur le net)

 Ça se passe au service informatique de la SNCF. Là, ils utilisent des  machines Bull ancestrales, des DPS6.

 Un matin, les personnes travaillant sur ces machines constatent que pendant la nuit, une d’entre elles a rebooté. Et cela se produisait plusieurs fois par semaine.

 Ils étaient loin d’imaginer pourquoi la machine était réinitialisée la  nuit : la femme de ménage devant nettoyer les bureaux, débranchait le DPS6 pour brancher son aspirateur. Ben oui, quoi, la nuit y’a personne qui travaille.


Machines folles

Bombardement par mail

Dans une grande banque parisienne, les mails arrivaient sur une machine VAX-VMS dans une DMZ et étaient récupérés par FTP. Un fichier systématiquement écrasé à chaque récupération listait le messages à récupérer. Les récupérations se faisaient toutes les 10 minutes.

Cela a marché parfaitement un peu plus d’une année. Puis un beau jour...

2500 messages dans ma  boîte et cela empirait de plus en plus. Les mêmes messages se répétaient plusieurs dizaines de fois. Spam ? Non !

Simplement, sous VMS, un index donne la version du fichier et un fichier n’est pas écrasé mais est remplacé par un autre fichier dont l’index a évolué.

Cet index a une valeur limite, 64K. Arrivé là, le fichier n’est plus écrasé.

D’où la progression exponentielle du nombre des messages.

(merci à JR Cuvellier)


Machine obscène

Client : (avec l’accent du sud) « Bonjour monsieur, vous êtes mon dernier espoir, je ne sais plus quoi faire.
Hotliner : Je vous écoute.
C : Eh ben voilà, je suis embété, y a un collègue qui m’a fait une blague (petit rire nerveux). Lorsque je cliquette sur quelque chose, y’a une souris avec une paire de couilles énormes qui apparaît à l’écran...
H : (commence à rigoler)
C : ...et quand j’essaie de cliquetter dessus (C se marre) cette conne elle souléve ses couilles et elle se barre. (C et H commencent à franchement rire). Le pire c’est que mon patron revient demain de vacances et y va passer dans mon bureau. Quand y verra une souris avec des couilles énormes qui se barre quand je veux cliquer dessus y va gueuler ce con (et là les deux pissent de rire).»


Les méfaits de Windows

True MS tech support story

(de : Checkered Daemon ; trouvé sur Slashdot, 27 avril 2001, traduit par votre serviteur)

Un jour je travaillai à faire marcher l’Accès Réseau à Distance de Windows. Après bien trop d’essais, j’ai finalement eu l’autorisation de claquer 200 $ pour appeler le support technique de Microsoft. Je pouvais composer le numéro mais n’arrivais pas à lancer et afficher l’application à distance. Microsoft se connecte à ce moment.

MS : « Pouvez-vous nous donner un répertoire partagé que nous pouvons tenter de mapper ?
Moi : Bien sûr. Essayer D slash temp.
MS : C’est un slash ou un backslash ? »

Ma mâchoire m’a fait mal pendant deux jours après avoir heurté le sol si violemment .


My MS Access support call

(par scotchie, Slashdot, 27 avril 2001, traduit par votre serviteur)

Le problème était que ma base MS Access était corrompue. À chaque fois que je tentais de lancer un certain rapport, Access plantait. Malheureusement, j’avais passé plus d’une semaine à créer ce rapport, et je voulais récupérer autant de mon travail que possible.

J’appelle le support MS, passe quelques minutes à progresser à travers leur forêt téléphonique, puis attends environ 20 minutes.

Moi : « Ma base Access est corrompue. Access crashe à chaque fois que j’essaie de lancer un certain rapport. Je voudrais récupérer autant de mon rapport que possible.
MS : OK, essayez de faire Fichier/Ouvrir, et choisissez le nom de votre base.
Moi : Vous voulez que je tue et redémarre Access d’abord, parce que là il est planté.
MS : Hein ?
Moi : Je vais le tuer et le redémarrer d’abord. OK, la base est ouverte.
MS : Et ça marche, je vois. Vous pouvez appuyer sur “Rapports” ?
Moi : OK, j’ai la liste des mes rapports. Et après ?
MS : Vous pouvez me dire quels rapport sont sur la liste.
Moi : Sûr, voilà les noms...
MS : Et lequel pose problème ?
Moi : Celui-ci...
MS : OK, pouvez-vous le double-cliquer ?
Moi : Bien sûr. Il démarre, là. Maintenant j’ai le problème. Access a planté.
MS : Pouvez-vous décrire le problème ?
Moi : Il y a de drôles de couleurs partout sur l’écran, et rien de ce que je fais dans Access n’a d’effet.
MS : Oh, j’ai compris. Cela veut dire que votre base de données est corrompue. Au revoir.
Moi : ATTENDEZ ! Je sais qu’elle est corrompue. C’est pour ça que j’appelle. Mais qu’est-ce que vous pouvez y faire ?
MS : Vous devez créer une autre base de données. Au revoir.
Moi : Mais ce que je demandai c’était comment... »
CLICK
Fin de l’appel.


Souris trop courte

(De Sylvie Bellocq)


Pour vous situer je suis admin system mais je fais aussi de l’assistance à ULM (Utilisateur Lent et Moyen, ou Lourd et Médiocre, ou Largement Mauvais ; au choix).

Un jour j’ai eu une ULM me disant que le fil de sa souris était trop court ! Là, j'ai flippé. Celle-là je ne la connaissais pas !
Je me suis déplacée dans son bureau et je n'ai pas vu sa souris. Lorsque je lui ai demandé où elle était, elle m'a répondu « par terre ».
Et c'était vrai ! Elle voulait se servir de sa souris comme d’une pédale de piano, avec le pied !
Et si vous faites le test, le fil est vraiment trop court et ne touche pas le sol.
Histoire vraie sur la tête de mes fils.


Divers

(Sources variées)

Un client nous téléphone. Son PC avait été touché par une surtension causée par un éclair. Nous lui avons demandé pourquoi il n’avait pas éteint sa machine au début de l’orage.

« J’allais le faire, répondit-il, mais ça disait “Veuillez patienter pendant l’arrêt de Windows” ».


Une journée Murphy-ordinaire

Histoire diffusée sur la Murphypro en novembre 1999 ; il vaut mieux pour le responsable qu’il reste anonyme ;-)

Par une belle journée, heu non, en fait cela commence un soir...

19 h / 19 h 30
Donc : Mardi soir, le téléphone sonne : dring dring... heu non, tiluli tiluli.
Je décroche : « Allô...
- Bonsoir Jean-Louis, c’est biiiiiip... (pour des raisons de confidentialité, le biiiiip remplace son nom)
JL : Ah salut cher patron directeur chef (c’est mon big boss)
Cher patron directeur chef : Bon changement de programme, demain tu ne vas plus faire la formation chez machin chose, tu vas installer une connexion Internet chez M. Truc à 10 h (nous garderons là aussi son anonymat).
JL : Ah bon...
Patron directeur : Oui, il faut que tu lui installes Internet Explorer sur son poste avec une connexion Wanamou.
JL : OK pas de problème.
Chef directeur : Je pense que tu en auras pour une heure ou deux pour faire l’installation et pour lui expliquer comment ça marche, vu qu’il n’y connaît rien du tout.
JL : Bien patron, j’y serai demain matin à 10H.
Enfoiré : OK, amuse-toi bien et tu peut prendre le reste de la journée pour toi, tchao.
JL : (là, je dois dire que je crains un peu ce genre de phrase venant de sa part) Au revoir cher biiiiiip. »

8 h
Le lendemain matin, je me lève à l’aube, je récupère THE CD de Krosoft avec le tout dernier IE5, un CD de Wanamou et, par acquis de conscience, un CD de différentes connexions gratuites ou à l’essai de différent fournisseurs, et je vais chez M. Truc.

Détail n° 1 : M. Truc est à 70 km de chez moi et à 60 km du bureau.

8 h 20
Ayant un peu de temps, je passe chez mon fournisseur de matériel habituel pour y récupérer des onduleurs et un écran 17” que je dois installer sur le bureau de mon boss. Les onduleurs ne sont pas encore arrivés et l’écran qui m’intéresse n’est plus en stock ! (et 1 heure de perdue, une...)
Bon je repasserai ce soir, car il ne seront livrés qu’en fin d’après-midi (et 1 après-midi de foutu, une...).

9 h 55
Après les traditionnels embouteillages du matin et après m’être perdu 3 ou 4 fois, j’arrive chez M. Truc.
Dring.... heu non, ding dong...
M. Truc : « Ah bonjour M. ... (anonymat toujours. Explication en fin de document)
JL : Bonjour M. Truc, je viens pour vous installer la connexion Internet.
M. Truc : Ah oui, biiiiip m’avais prévenu... mais vous ne deviez venir que la semaine prochaine...
JL : Ah... J’ai pourtant été prévenu hier soir que je devais venir ce matin...
M. Truc : Bon ben puisque vous êtes là, allez y... »
Ouf, je l’ai senti mal celle-la. Mais bon passons à l’action.

Détail n°2 : M. Truc a un ordinateur mini-tour (donc avec seulement deux emplacements pour des extensions) et chaque emplacement est rempli avec un tiroir amovible pour deux disques dur. Donc pas de CD-ROM... glups.

M. Truc : « Biiiiip m’avait dit que vous deviez venir avec un lecteur de CD-Rom portable et adaptable à ma machine, car comme vous le voyez, je n’ai PLUS de lecteur de CD...
JL : (Note personnelle : penser à tuer mon boss en rentrant...) Ben je crois que je n’ai pas eu l’information... Mais vous avez peut-être gardé l’ancien lecteur de CD-Rom que vous aviez avant de mettre des tiroirs amovibles ?!
M. Truc : Mais non, pas du tout, je n’ai rien gardé, je n’avais pas la place donc le vendeur me l’a repris... (J’abrège car il est extrêmement bavard)
JL : Bon ben comme la semaine prochaine je n’ai pas du tout le temps, je retourne le chercher... »
Me voilà donc reparti pour faire 120 km de plus pour récupérer ce $%!§$ de CD portable (et 1 h 30 de perdues, 1 h 30).

10 h 25
En chemin, j’appelle mon boss qui est en train de prendre l’avion et je lui demande « Tu n’as rien oublié de me dire ??? !!!
Boss : Heuuuuuuuuuu.... Non, je ne crois pas.
JL : (niark niark) Et si je te dis “CD-Rom portable”, ça te rappelle quelque chose ?
Biiiiiip : Oh pu***, je te l’avais pas dit ?
JL : (Note personnelle : penser à tuer mon boss une deuxième fois en rentrant) Ben je crois pas, sinon je l’aurais pris. »
...
J’arrive au bureau, je récupère le lecteur, les disquettes du driver, je taille une bavette avec un collègue et je repars.
Ah plus d’essence ; qu’à cela ne tienne, je m’arrête à la pompe juste à coté du bureau et je fais le plein que je paye avec mon dernier chèque.
Le portefeuille plus léger et la voiture plus lourde, je repars.

Détail n°3 : Le chemin emprunté passe par un tunnel à péage.

Arrivé au péage, je m’aperçois que je n’ai pas assez de liquide pour payer.
Glups bis.
Plus de chèque et ma Carte Bleue qui m’attend sagement chez moi, des fois que je sois tenté d’acheter quelque chose en route.
Après avoir cherché de partout les trois francs qui me manque (et accessoirement avoir bloqué une file du péage pendant 15 minutes), un employé me fait signer une  espèce de reconnaissance de dette que je suis censé rembourser dans les trois jours (et 15 minutes de perdues, 15).

12 h 20
Je ne résiste pas à l’appel de la frite et aux grognements de mon estomac, je déguste un super sandwich qui me fait une jolie tache sur ma superbe chemise du dimanche... et me***.

13H10
Ding dong... Je me REprésente chez M. Truc avec ma chemise tachée... Je m’installe devant son ordi, j’appui sur le bouton ON et glups, c’est du Windows version 3.11.

Détail n°3 : Le CD de Krosoft que j’ai contient bien IE5, mais pour Windows 95, 98 voire NT 4, mais pas pour Windows 3.11.

M. Truc me dit : « J’avais reçu ce CD de Wanamou il y a quelques années...» Ouf sauvé, le CD contient bien une version 3 d’IE compatible avec Windows 3.11 (Murphy m’a raté ce coup ci...).
Bon, je commence l’installation du kit de Wanamou et au moment le plus critique, il me demande le numéro de carte bancaire de mon client.
JL : « Pouvez-vous me donner le numéro de votre carte bancaire ?!
M. Truc : Quoi ? Mais je n’ai pas de carte bancaire...
JL : (Glups again) Sans carte bancaire, pas de connexion... Bon c’est pas grave, puisque Internet Explorer est installé, je vais utiliser le CD que j’ai emporté ce matin pour vous faire une connexion à un fournisseur gratuit. »
Donc, installation du kit de connexion de chez tuuuuut (pas de pub). Sauf que le kit d’installation, y fonctionne pas avec Windows 3.11...
Bon, je vais donc faire une inscription en ligne. Ah oui, mais pour s’inscrire en ligne, ben y faut justement être en ligne et c’est exactement ce que je cherche à faire.
J’appelle la secrétaire de ma boîte, et je lui demande de retrouver dans les archives super rangées du boss, le papier contenant tous les paramètres de la connexion que nous utilisons au bureau.
30 minutes plus tard, j’ai les paramètres de connexion.
Je configure IE, et je me connecte chez tuuuut pour faire mon inscription en ligne.
Je donne toutes les références demandées et la dernière page me dit que je vais recevoir prochainement chez M.Truc les paramètres de connexion de son compte avec son mot de passe... Re-Glups again. J’en ai besoin tout de suite moi. Oh dis tu me les donnes ou je te casse la bouche...
Donc je me déconnecte et je téléphone à la Hot Line de tuuuut qui me dit qu’elle ne peut rien faire pour moi.
GRRRRRR (Note personnelle, penser à résilier mon abonnement chez tuuuuuut et à tuer encore une fois mon patron) !
Qu’à cela ne tienne, il y a d’autres fournisseurs gratuits, et c’est bien le diable si je n’en trouve pas un qui me donne les paramètres tout de suite.

Détail n°4 : Il y a aujourd’hui, au bureau, une formation Internet qui utilise les paramètres que j’ai précédemment configuré chez mon client.

14 h 20
Je relance la connexion pour allez m’inscrire chez un autre FAI, mais Murphy veille, et le compte étant actuellement utilisé par une autre personne, je me fais rejeter violemment ma connexion.
Re-re-Glups
Étant devant un mur légèrement murphyque, je commence à avoir mal à la tête à force de taper dedans.
M. Truc me dit qq chose du genre « avec beaucoup de patience, un cheval pourrait enc*** une mouche ».
Intéressant, sauf que je ne suis pas un cheval et qu’Internet ne ressemble pas à une mouche (je ne lui ai rien dis sur la volaille, mais bon...)
Mais il vient de me piquer, je l’aurai sa pu*** de connexion. (Oui,mais comment...)
Je téléphone chez moi et, par miracle, mon épouse (qui a une sainte horreur de l’informatique) est à la maison (et seule, ouf ;-))) (enfin c’est ce qu’elle dit ;-))...)
Commence alors une superbe partie de cache tampon, pour la guider vers l’endroit présumé (et super rangé) où doit (devrait) se trouver la feuille que j’avais reçue de tuuuuut et où sont notés mes paramètres de connexions.

15 h 10
Ça y est, je peux me connecter à Internet.
Il me reste 2 h pour lui expliquer comment cela fonctionne.
...

17 h 20
Je pars de chez mon client, il faut encore que je repasse chez mon fournisseur de matériel pour récupérer les onduleurs et l’écran 17” qui doivent être arrivés.
Équation à une seule inconnue : sachant qu’il est 17 h 20,que ma vitesse maximum est de 220 km/h (c’est normal, j’ai une voiture rouge, et sur tous les panneaux, les voitures rouges dépassent les voitures bleus), que la distance à parcourir est de 60 km, à quelle heure serais-je chez mon fournisseur ?
Réponse : Beaucoup trop tard, car toutes les autoroutes de la régions entières sont complètements bloquées. Par quoi ? Ça je ne le saurai jamais, mais c’était bel et bien bloqué.

19 h 30
Je suis à 100 ou 200 m de la maison, et mon portable sonne.
Ma tendre épouse me dit : « Tu as le temps de prendre du pain sur le chemin ? »
...
De toute façon, cette journée était marquée comme journée pourrie pour moi, alors pour ne pas envenimer les choses, je fais demi-tour et je trouve un bout de pain horrible vu qu’il ne restait plus rien de potable dans la plus proche boulangerie (c’est-à-dire 3 km).


Bibliographie

Les histoires ici sont soit des classiques de l’Internet, soit tombées dans ma boîte aux lettres via des listes (et je n’y ai pas touché, à quelques corrections de fautes d’orthographe et de forme près), soit directement envoyées par des protagonistes, soit trouvées sur les forums, soit lues sur Slashdot, soit issues et traduites du génial ComputerStupidities. Le site Techtales est aussi une mine (tous les deux sont en anglais). Il y a une page francophone chez Lebêtisier.

Il existe ici un article (en anglais) sur la vie d’une boîte de hotline. Des commentaires et d’autres anecdotes sur les hotliners se trouvent dans des articles de Slashdot de décembre 2000 ou août 2005, ou novembre 2005.
En général, les traductions de l’anglais sont de moi-même.


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