Il y a déjà 15 ans (!) je faisais ici une petite biblio sur l’étonnante coïncidence qui permet les éclipses solaires quasi-parfaites que nous avons de temps à autre. Les calculs évoqués à l’époque laissaient penser que le spectacle n’a pas eu lieu que pour nous, et que les représentations s’étalent sur au bas mot un milliard d’années, avant que la Lune ne se soit trop éloigné pour masquer totalement le Soleil. Notre époque n’a rien de bien spécial.
Le Pour la Science 555 de janvier 2024 rapporte un nouveau calcul très poussé 1. En raison des forces de marée, en mer comme sur terre, de l’énergie perdue dans les fonds marins, de l’influence du Soleil dans les marées, de l’évolution de la quantité d’eau sur Terre, de la répartition des continents, et de diverses résonances, la vitesse d’éloignement de la Lune n’est pas uniforme. Des données stratigraphiques semblent confirmer le calcul.
En conséquence, la Lune s’éloigne plus vite de nos jours qu’il y a 1 ou 2 milliards d’années, et (cela semble être un calcul des auteurs de Pour la Science) les éclipses totales disparaîtront dans moins d’un million d’années ! Cela semble long, mais à l’échelle du vivant ce n’est rien. Il y a des espèces avec des yeux pour observer le ciel depuis 400 millions d’années. Et nous sommes donc là, juste au dernier millième de la durée pendant laquelle les éclipses solaires existent.
Si l’éclipse totale est un œuf de Pâques ajouté par un créateur de quelque nature que ce soit ou un manager de zoo galactique, j’espère qu’il a aussi prévu un capteur de CO₂ et de polluants plastiques. Et si oui, je me demande quel est le protocole pour corriger.
-
Je n’ai pas la prétention d’avoir compris la moindre équation de cet article. ↩︎
Derniers commentaires